La conduite en ville : ça ne s’améliore pas

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Par Eric Lemaire Modifié le 19 avril 2013 à 2h34

Quatre Français sur dix seraient de mauvais conducteurs et c'est en ville que les Français respectent le moins le code de la route.

La preuve, malgré les 70% de personnes qui déclarent dangereux de rouler à plus de 65 km/h en ville, 45% avouent le faire. C'est un peu mieux que l'an dernier, où 49% des Français avouaient cette infraction, mais c'est encore trop ! Rappelons-le, la vitesse est la deuxième cause de mortalité routière et le quart des accidents mortels a lieu en ville (source ONISR 2011).

Et pour cause, les distances de freinage augmentent exponentiellement avec la vitesse. Un exemple : à 50 km/h, il faut 26,2 mètres pour s'arrêter sur route sèche et 38,5 mètres sur route mouillée. A 65 km/h, il faut 12,5 mètres de plus pour s'arrêter sur route sèche et 21 mètres de plus sur route mouillée.

Autre impair majeur, le non-respect du feu orange : près de 8 conducteurs sur 10 commettent cette infraction régulièrement. Ce risque est en effet trop relativisé : seuls 49% des conducteurs interrogés déclarent qu'il est dangereux de ne pas s'arrêter au feu orange. Pourtant, le code de la route l'énonce clairement : le feu orange est un feu d'arrêt et son non-respect est sanctionné par une contravention de 35 €.

Concernant l'usage du clignotant, notre baromètre révèle qu'1 Français sur 2 le néglige. A noter, que cette infraction entraîne tout de même un retrait de 3 points sur le permis. Et pensons un peu aux deux-roues ! Ce sont eux les premières victimes des changements de cap sauvages. Et je ne parle même pas des piétons...

Autre point de vigilance, depuis que les nouvelles technologies se sont invitées dans l'habitacle de la voiture, captant toujours plus l'attention du conducteur « hyper-connecté », celui-ci est devenu un danger ambulant pour lui-même et pour les autres. La perception du risque s'est émoussée avec la banalisation des smartphones.

Aujourd'hui, seulement 76% des automobilistes estiment qu'il est dangereux de téléphoner au volant, alors qu'ils étaient 90% dans ce cas en 2004. Dans les faits, ce sont 37% des automobilistes qui le font régulièrement, et parmi eux, 40% reconnaissent ne jamais utiliser de kit mains-libres. Mais ça ne s'arrête pas là : 2 conducteurs sur 10 envoient ou consultent des SMS au volant, on compte 3% des Français qui lisent ou envoient des e-mails au volant et même 1% qui joue ou consulte les actualités !

Bref, les Français automobilistes se sentent dans leur véhicule comme dans une bulle. Mais il va bien falloir faire éclater cette bulle et prendre conscience que nous ne sommes pas seuls sur la route. C'est vrai, notre baromètre montre que depuis 2004, des progrès ont été faits sur les grands risques, comme l'excès d'alcool ou les très grandes vitesses sur autoroute, mais ne relâchons pas l'effort ; c'est seulement en continuant de mieux partager la route que nous parviendrons à atteindre l'objectif national de moins de 2 000 morts par an sur les routes d'ici à 2020.

Et qui sait, un jour peut-être, à rattraper nos voisins européens dont nous sommes encore loin, comme le Royaume-Uni, la Suède ou les Pays-Bas.

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Directeur de la communication et de la RSE d'AXA France. Président d'AXA Prévention.

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