Le nouveau rapport sur le « Shadow Banking », appelé aussi « finance parallèle », publié par le G20, montre que le système a reprise des couleurs. Après avoir été freinés à la suite de la crise économique de 2008, les montants ont explosé et ont même surpassé le niveau de 2008. Pour l’économie mondiale, ça peut devenir un problème très sérieux.
Fin 2015 le Shadow Banking pesait 92 000 milliards de dollars… au minimum
Le FSB (Conseil de Stabilité Financière) du G20 étudie le shadow banking de près : son dernier rapport sur ce système de financement parallèle, le sixième, a été publié le 10 mai 2017. Il montre tout simplement que la finance parallèle a fortement augmenté et pèse, en 2015, 92 000 milliards de dollars. En comparaison, le PIB des Etats-Unis était, la même année, de 18 000 milliards de dollars et le PIB mondial de 73 500 milliards.
Un système parallèle qui pèse 150 % du PIB mondial est un gros risque pour la stabilité financière : étant moins régulé et n’étant pas soumis aux mêmes règles de solvabilité des banques, il pourrait s’écrouler très rapidement. Une telle crise se répercuterait alors dans le système de financement traditionnel causant une nouvelle crise économique majeure dont l’étendue est difficile à estimer.
L’Europe devient le centre du Shadow Banking… et on ne connaît pas les chiffres du Luxembourg
Le rapport du FSB désigne désormais l’Europe comme la championne du shadow banking. Ces activités parallèles pèsent sur le Vieux Continent 30 000 milliards de dollars devant les Etats-Unis (26 000 milliards). À noter que le FSB n’inclue pas, dans l’Europe, le Royaume-Uni (où le shadow banking pèse 8 000 milliards de dollars).
De plus, le Luxembourg, siège de grandes entreprises, de holdings et de fonds d’investissement, n’a pas participé à l’étude du FSB. On ne connaît donc pas l’estimation du shadow banking dans celui qui est l’un des pays européens (et mondiaux) où circule le plus d’argent.