Les Pays-Bas sont sous le choc : Shell, la plus grande entreprise du pays, a annoncé sa volonté de déménager son siège au Royaume-Uni. Abandonnant au passage une partie de son nom, « Royal Dutch »…
Le siège de Shell va déménager pour le Royaume-Uni, a annoncé la direction du géant pétrolier basé depuis 130 ans aux Pays-Bas. Il s'agit d'aligner la résidence fiscale du groupe avec le pays dans lequel il est enregistré, fait valoir la direction. Les instances dirigeantes seraient également dans les bagages. Pour les quelque 8.500 emplois basés aux Pays-Bas, rien ne change, le pays demeurant le « cœur technique » de l'entreprise et il reste stratégique dans le cadre de la transition énergétique. Mais tout de même, le coup est rude pour le gouvernement néerlandais.
Vote de confiance
Ce dernier n'a pas bien digéré la nouvelle, évoquant une surprise désagréable et il regrette profondément cette annonce. Le ministère des Affaires économiques est en discussions avec Shell concernant les implications du transfert en matière « d'emplois, d'investissements à caractère stratégique ou de durabilité ». Côté britannique, l'ambiance est tout autre : le ministère des Entreprises parle en effet de « vote de confiance » dans l'économie du Royaume-Uni. Au passage, le transfert du siège signifierait la perte d'une partie du nom de l'entreprise, « Royal Dutch ». Tout un symbole.
Taxe sur les dividendes
Pour justifier sa décision, la direction évoque le fait qu'il serait plus avantageux pour ses actionnaires d'aller au Royaume-Uni, où la politique fiscale est plus avantageuse. Le maintien d'une taxe sur les dividendes aux Pays-Bas a en effet accéléré la réflexion de Shell, alors que le gouvernement avait annoncé sa suppression, puis en y renonçant. Elle pourrait être remise sur le tapis, mais il faudra faire vite : c'est lors de l'assemblée générale du 10 décembre que les actionnaires voteront pour le déménagement…
