Les smart-grids, une technologie trop peu connue

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Par Hector Trudel Modifié le 29 novembre 2022 à 10h08

La transition énergétique est aujourd'hui en stand-by. Pas parce que le gouvernement français, instigateur du projet, n'est plus convaincu de son bien-fondé ; mais parce qu'elle fera l'objet en février 2015 d'une lecture au Sénat, après avoir été adoptée par l'Assemblée nationale. Cette période creuse, dans la réforme énergétique, ne doit cependant pas empêcher les politiques d'en parler, voire de la vanter. Il plane pour l'instant trop d'ombre sur le sujet, à commencer par la technologie des smart-grids.

Quelle que soit la teneur d'une guerre qui se dessine, l'investissement, voire le sacrifice, est nécessaire. La France, comme le monde industrialisé, s'est engagée dans une bataille écologique ; on l'en félicite. Mais celle-ci n'aura de résultats probants que si le pays avance intelligemment ses pions dans le combat, qui promet de toute manière d'être âpre. Nulle perte humaine à redouter ici, ni même de l'argent ; un bon investissement n'est-il pas censé en rapporter plus qu'il n'en fait perdre ? Car la clé de la lutte « environnement contre argent », qui point en France, réside bel et bien dans la capacité des nationaux à investir. Et pour ce faire, l'information du grand public doit être efficiente, adaptée aux enjeux du sujet.

Les bienfaits écologiques des smart-grids peu mis en avant

Les pays se doivent ainsi de convaincre leurs populations que, oui, la guerre aux menaces écologiques est déclarée ; oui, celle-ci est sérieuse. Mais, surtout, qu'elle peut être remportée. Depuis quelques années maintenant, la planète industrialisée réfléchit à la rationalisation de sa consommation énergétique. La technologie dite « smart-grid » - ou réseau électrique intelligent – se développe ainsi de plus en plus, notamment depuis les États-Unis. En quelques années, nos voisins outre-Atlantique ont ainsi équipé leurs vétustes réseaux électriques de cette nouvelle technologie, basée sur l'informatique et l'Internet.

Cependant, une récente étude réalisée par la Smart-grid consumer collaborative (SGCC) aux États-Unis, montre que seuls 28 % des consommateurs en énergie se sentent très impliqués dans l'aspect pro-environnement des smart-grids, ceci du fait du peu de connaissances qu’ils ont sur cette technologie. Si pour ces derniers, réduire leur gaspillage énergétique est une priorité, les autres ne voient dans cette technologie qu'un moyen de diminuer le coût de leur facture. Tout juste sont-ils « conscients » du phénomène, selon la SGCC, mais certainement pas assez engagés pour nourrir une logique à long terme ; logique que requiert pourtant l'implication environnementale.

« En ne créant pas d'institut sur les smart-grids, la France a trébuché »

La question, dès lors, est de savoir si le gouvernement américain a suffisamment alerté sur la nécessité de prendre en considération les enjeux écologiques du projet. En France, le doute est malheureusement permis. Comme le résume Nouredine Hadjsaid, spécialiste des réseaux intelligents et professeur à l'Institut national polytechnique de Grenoble en génie électrique, « en ne créant pas un institut sur les smart-grids, la France a trébuché ». Tandis que, pendant un temps, le réseau français était le plus optimisé au monde, l'universitaire interpelle sur la caducité qu'il encourt du fait de l'émergence des nouvelles technologies. Afin de le sécuriser et le pérenniser, le développement des smart-grids est une nécessité que s’efforce de faire le Gouvernement, par le biais de Linky notamment. Mais rien ne pourra se faire sur le long terme sans le soutien de la population, une population encore trop peu sensible aux bienfaits de ce type de technologie.

Les autorités de doivent par conséquent d'alerter sur les bienfaits environnementaux – et économiques in fine – des nouveaux réseaux intelligents. Censée faire diminuer indirectement la demande d'électricité – en la soumettant à la production et non plus l'inverse –, cette technologie intègrera également dans son mécanisme les sources d'énergies renouvelables que s'apprête à développer la France. Finis, les pics de consommation et les coupures de courant incessantes ; les distributeurs d'énergie pourront prévoir à l'avance quand recourir aux énergies vertes pour pallier la baisse de production d'énergie classique.

Le but ? Impérieux. En plus d'un moindre gaspillage, les smart-grids permettront de rationaliser une consommation énergétique toujours plus importante. Et ce dans l'intérêt de l'environnement et du porte-monnaie des Français. Que demander de plus ?

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Consultant en immobilier d'entreprise axé développement durable, Hector Trudel réalise des veilles réglementaires et technologiques afin d'optimiser ses conseils en stratégie environnementale et optimisation immobilière auprès de grands groupes internationaux.

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