La SNCM va couler, c’est certain, mais quand ?

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Modifié le 7 juillet 2014 à 4h28

Il n'est désormais plus question de sauver la SNCM mais seulement d'en abréger les souffrances. Contre toute attente et en allant à l'encontre de ce que le gouvernement lui-même avait dit, l'Etat commence sérieusement à penser à un redressement judiciaire pour le groupe de transports maritime. Forcément, chez les marins, la tension et la grogne montent ; et le mouvement de grève s'intensifie.

Redressement judiciaire mais pas liquidation pour la SNCM

Si la SNCM est en pleine crise, elle a sur le dos une condamnation de Bruxelles qui ne l'aide pas du tout : le remboursement de 440 millions d'euros d'aides publiques que le tribunal européen a jugées illégales. Alors déjà que la SNCM est déficitaire, et que la grève aggrave ses comptes, une telle dette est impossible à rembourser.

Pour l'Etat la question est simple : en mettant la société en redressement judiciaire pour ensuite recréer un nouveau groupe, ces dettes seraient automatiquement effacées. Une situation similaire était d'ailleurs déjà arrivée sur le territoire français, sans trop de problèmes.

Mais les marins ne l'entendent pas de cette oreille : pour eux le gouvernement veut mettre la société en liquidation et renier, de fait, sa parole.

Frédéric Cuvillier y croit ; les syndicats n'ont pas confiance

L'Etat est concerné par la SNCM non seulement pour une question d'emploi mais parce qu'il est actionnaire à 25% du groupe. Il doit trouver une solution, surtout après avoir à maintes reprises annoncé qu'il allait tout faire pour sauver la compagnie, annonces dont les effets se font toujours attendre.

Ainsi, le conflit dure et la grève désormais depuis plus de deux semaines. Si d'un côté le ministre des Transports estime que « la voie du redressement judiciaire est le seul moyen pour redonner une avenir à la SNCM », du côté de syndicats ont répond que « Monsieur Cuvillier est un menteur et un liquidateur ».

En attendant, les bateaux sont bloqués à quai par les grévistes et ceux qui en souffrent sont les vacanciers. Plus aucune liaison n'est faite entre Marseille et la Corse et la grève aurait déjà coûté 10 millions d'euros à la SNCM, dont les comptes sont déjà dans le rouge.

Paolo Garoscio

Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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