La leçon d’économie (posthume) de Steve Jobs au gouvernement français #Best-of

Photo Jean Baptiste Giraud
Par Jean-Baptiste Giraud Modifié le 11 novembre 2012 à 8h14

"La bataille économique aujourd'hui, ce n'est pas seulement exporter, c'est aussi reconvertir le paysage industriel, on le voit bien dans le cas de la sidérurgie, et attirer à cette fin des investissements étrangers". Nous ne sommes pas devant le 20 heures d'hier soir, mais devant le 20 heures du... 7 avril 1984, présenté par Christine Ockrent !

Ce jour là, Antenne 2, l'ancêtre de France 2, diffusait l'interview d'un tout jeune patron, dont "le nom appartient déjà la légende dorée des réussites économiques américaines", en l'occurence... Steve Jobs, le fondateur d'Apple.

Steve Jobs, qui vient de présenter trois mois plus tôt, le 24 janvier 1984, le Macintosh, le premier ordinateur à interface graphique, utilisant une souris.

Steve Jobs, dont l'entreprise pèse alors déjà "plusieurs centaines de millions de dollars" insiste Christine Ockrent. Aujourd'hui, Apple vaut 600 milliards de dollars, c'est l'entreprise (côtée) la plus chère au monde.

Steve Jobs, qui fait déjà figure de génie pour ne pas dire de gourou répond aux questions d'un journaliste français qui lui demande "si la France se prète à des réussites comme la sienne".

La réponse de Jobs, dont la carrière jalonée d'échecs, suivie de magnifiques démonstrations de résilience (capacité à rebondir), qui valent tous les diplômes et Nobel du monde, est encore dramatiquement et cruellement d'actualité aujourd'hui, alors que les entreprises sont martelées d'impôts comme jamais, et que les entrepreneurs ont du se révolter pour essayer de limiter les dégâts. Probablement déjà irréversibles.

"... Ce que nous appelons le développement, c'est rarement les grandes entreprises qui le font, c'est plus les petites ou les moyennes entreprises. Ce qu'il faut, c'est beaucoup de petites entreprises avec des étudiants doués, des capitaux à risque plus efficaces entre les mains du secteur privé. Et aussi des champions que l'on prenne pour modèle, en disant l'innovation c'est ca. Mais il y a quelque chose de plus subtil, c'est le facteur culturel. En Europe, l'échec c'est très grave. [...] En Amérique, on passe son temps à échouer, et à recommencer. [...] Il faut des centaines de mini entreprises de logiciel. Ce que nous devons faire, ces encourager des jeunes à créer des entreprises de logiciel. Nous, nous ne voulons pas mettre la main dessus, le gouvernement ne doit pas non plus le faire, elles doivent appartenir à ceux qui prennent des risques."

Sans commentaire...

Photo Jean Baptiste Giraud

Jean-Baptiste Giraud est le fondateur et directeur de la rédaction d'Economie Matin.  Jean-Baptiste Giraud a commencé sa carrière comme journaliste reporter à Radio France, puis a passé neuf ans à BFM comme reporter, matinalier, chroniqueur et intervieweur. En parallèle, il était également journaliste pour TF1, où il réalisait des reportages et des programmes courts diffusés en prime-time.  En 2004, il fonde Economie Matin, qui devient le premier hebdomadaire économique français. Celui-ci atteint une diffusion de 600.000 exemplaires (OJD) en juin 2006. Un fonds economique espagnol prendra le contrôle de l'hebdomadaire en 2007. Après avoir créé dans la foulée plusieurs entreprises (Versailles Events, Versailles+, Les Editions Digitales), Jean-Baptiste Giraud a participé en 2010/2011 au lancement du pure player Atlantico, dont il est resté rédacteur en chef pendant un an. En 2012, soliicité par un investisseur pour créer un pure-player économique,  il décide de relancer EconomieMatin sur Internet  avec les investisseurs historiques du premier tour de Economie Matin, version papier.  Éditorialiste économique sur Sud Radio de 2016 à 2018, Il a également présenté le « Mag de l’Eco » sur RTL de 2016 à 2019, et « Questions au saut du lit » toujours sur RTL, jusqu’en septembre 2021.  Jean-Baptiste Giraud est également l'auteur de nombreux ouvrages, dont « Dernière crise avant l’Apocalypse », paru chez Ring en 2021, mais aussi de "Combien ça coute, combien ça rapporte" (Eyrolles), "Les grands esprits ont toujours tort", "Pourquoi les rayures ont-elles des zèbres", "Pourquoi les bois ont-ils des cerfs", "Histoires bêtes" (Editions du Moment) ou encore du " Guide des bécébranchés" (L'Archipel).

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