Fonctionnaires : le gouvernement prêt à supprimer le jour de carence en cas d’absence

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Par Laure De Charette Modifié le 22 février 2013 à 17h28

Fiscalisation des allocations familiales, coupes dans les aides aux entreprises, réduction du train de vie de l'Etat : on pensait que le gouvernement cherchait à tout prix à faire des économies... Et pourtant ! Contre toute attente, et pour amadouer les fonctionnaires, en colère depuis l'annonce du gel des salaires pour la troisième année consécutive, le gouvernement a annoncé qu'il allait supprimer le jour de carence.

Depuis l'an dernier, les fonctionnaires qui se mettent en arrêt maladie ne sont pas payés le premier jour (dans le privé, trois jours de carence sont imposés avant que la Sécurité sociale ne verse des indemnités maladie au salarié, et sept jours pour les indépendants !). De quoi dissuader les employés de s'offrir un micro congé plus ou moins justifié, en somme de quoi juguler "l'absentéisme de confort" des fonctionnaires, qui se traduit par des absences répétées de courte durée, bien souvent le lundi et le vendredi...

Mais le gouvernement a décidé d'abroger cette mesure, mise en place par Nicolas Sarkozy à la fin de son quinquennat et qui avait pourtant permis d'économiser 130 millions d'euros rien qu'en un an... A partir du dernier trimestre de l'année, les 5,2 millions de fonctionnaires toucheront à nouveau leur salaire quotidien en cas d'absence un jour.

La Fédération hospitalière de France est furieuse. Elle assure que ce jour de carence a permis de réduire d'au moins 7% l'absentéisme particulièrement élevé qui frappe les hôpitaux.

Mais, promet Marylise Lebranchu, ministre de la Réforme de l'État, de la Décentralisation et de la Fonction publique, les contrôles vont être renforcés pour limiter les abus. Et de brandir une étude publiée la semaine dernière par le ministère du Travail, qui démontre que, contrairement aux idées reçues, il n'y aurait pas plus d'abus dans le public que dans le privé !

Les chiffres de l'absentéisme dans la Fonction Publique sont pourtant troublants : alors qu'il se maintient historiquement sous la barre des 4% dans les entreprises, il dépasse le plus souvent les 8% dans la fonction publique et atteindrait même 12% dans les collectivités locales.

Si l'Etat avait réellement voulu réaliser des économies importantes, il aurait aligné les situations du privé et du public, et aurait étendu ce jour de carence à trois, au lieu de le supprimer... !

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Journaliste depuis 2005, Laure de Charette a d'abord travaillé cinq ans au service France du quotidien 20 Minutes à Paris, tout en écrivant pour Economie Matin, déjà. Elle est ensuite partie vivre à Singapour en 2010, où elle était notamment correspondante du Nouvel Economiste et où elle couvrait l'actualité politique, économique, sociale -et même touristique !- de l'Asie. Depuis mi-2014, elle vit et travaille à Bratislava, en Slovaquie, d'où elle couvre l'actualité autrichienne et slovaque pour Ouest France et La Libre Belgique. Elle est aussi l'auteur de plusieurs livres, dont "Chine-Les nouveaux milliardaires rouges" (février 2013, Ed. L'Archipel) et "Gotha City-Enquête sur le pouvoir discret des aristos" (2010, Ed. du Moment). Elle a, à nouveau, rejoint l'équipe d'Economie Matin en 2012.

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