Sur leur CV, peu de diplômes mais beaucoup d’audace

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Par L'ECO Modifié le 29 novembre 2022 à 10h08

Steve Jobs (1955-2011), Américain

Ado, Steve Jobs n'est pas très assidu à l'école. Sa passion, c'est l'informatique. À 13 ans, dans l'un des premiers clubs de fans d'informatique, il rencontre Steve Wozniak, vainqueur d'un concours de création de machines à additionner et soustraire. Devenus amis, ils bricolent des objets technologiques et tentent de les vendre. Par exemple la Blue Box, un système électronique permettant de téléphoner sans payer. Génial... mais illégal. À 17 ans, Steve Jobs est admis à l'université. En cours, il s'ennuie et ne s'intéresse qu'à certaines options, comme la calligraphie.

« J'ai abandonné au bout de six mois, raconte-t-il aux étudiants de la prestigieuse université de Stanford en 2005. Toutes les économies de mes parents avaient servi à payer mes frais de scolarité. [...] Je n'avais aucune idée de ce que je voulais faire dans la vie et je n'imaginais pas comment l'université pouvait m'aider à trouver ma voie. J'étais là en train de dépenser tout cet argent épargné par mes parents leur vie durant... J'ai décidé de laisser tomber. »

Au printemps 1976, à 21 ans, il crée Apple avec Steve Wozniak et Ronald Wayne. Il va devenir une figure majeure de l'électronique grand public, pionnier de l'avènement de l'ordinateur personnel, du lecteur MP3, du smartphone et de la tablette. « Laisser tomber mes études était une décision risquée mais, rétrospectivement, c'est un des meilleurs choix que j'aie jamais faits. »

Bill Gates, 59 ans, Américain

Dès l'âge de 13 ans, Bill Gates s'essaie à la programmation de logiciels, grâce aux équipements précurseurs de l'école privée dans laquelle il se trouve. En 1973, à 18 ans, il entame des études de droit à Harvard. Il les abandonne moins de deux ans plus tard pour élaborer, avec son ami Paul Allen, un langage informatique pour l'Altair, l'ancêtre de l'ordinateur. Bill Gates évoque une prise de risque, certes, mais mesurée : « Quand j'ai décidé de me lancer, mes parents et l'université ne m'ont pas claqué la porte au nez. En cas d'échec, ils étaient prêts à me reprendre. » En 1975, Gates et Allen fondent une entreprise de logiciels de micro-informatique : Microsoft.

Elle développe le système d'exploitation QDOS (devenu MS-DOS) puis conçoit Windows, tous deux en situation de quasi-monopole mondial.

Microsoft devient l'une des multinationales les plus puissantes de la planète et Bill Gates, l'un des hommes les plus riches. « Un entrepreneur doit être un bon vendeur, c'est-à- dire capable de convaincre ses clients, mais aussi les banquiers ou les employés qu'il veut recruter. » En 2007, Bill Gates reçoit un diplôme d'honneur de Harvard. Il s'amuse alors : « Je vais enfin pouvoir ajouter un diplôme à mon CV ! » En 2008, il quitte l'entreprise pour se consacrer à sa fondation humanitaire.

Xavier Niel, 47 ans, Français

La passion de Xavier Niel pour les technologies remonte à l'adolescence. Pour ses 14 ans, il reçoit un ordinateur.

À 17 ans, bac scientifique en poche, il entame une classe préparatoire en maths sup. Mais il quitte la formation en cours d'année pour se lancer dans le Minitel (un service de télécommunications ouvert en 1981, avant le développement d'Internet, et arrêté en 2012). Il développe des messageries érotiques et un annuaire inversé, il gère lui-même les serveurs... En 1994, à 27 ans, il cofonde Worldnet, le premier fournisseur d'accès à Internet grand public en France, qu'il revend en 2000 à Cegetel. En 1999, il crée l'opérateur Free. Xavier Niel, aujourd'hui 9e fortune du pays selon Challenges, soutient de nombreuses start-up. En 2013, il a ouvert 42, une école d'informatique gratuite et... sans conditions de diplôme.

Richard Branson, 64 ans, Britannique

« Je crois que les qualités qui font un grand entrepreneur, comme une énergie débordante, une nature curieuse et, parfois, une grande obstination, ne sont pas souvent les attributs des meilleurs élèves de la classe, estime Richard Branson. Pas surprenant que de nombreux grands entrepreneurs aient eu des difficultés avec l'éducation classique... »

« Je n'ai pas fait exception. Mais il n'y a pas que mon attitude qui était différente : j'étais dyslexique. En cours, ce trouble d'apprentissage était souvent confondu avec la paresse ou une faible capacité à apprendre. J'ai canalisé mon énergie dans le sport ; après une blessure, je me suis lancé dans le monde de l'entreprise. »

Dans son auto biographie, il raconte aussi son premier business, créé à 14 ans : une plantation de sapins de Noël dans son jardin. Faillite immédiate : des lapins dévorent ses pousses la première nuit !
Difficile de lister tous les secteurs dans lesquels il s'est lancé depuis avec Virgin : téléphonie, musique, transport aérien, tourisme spatial...

Mark Zuckerberg, 30 ans, Américain

Mark Zuckerberg lit pour la première fois L'Informatique pour les Nuls à 12 ans. Cela l'inspire pour mettre en réseau les ordinateurs de la famille, inventer une messagerie reliant le cabinet dentaire de son père à la maison... Au collège, il s'ennuie. À 16 ans, il rejoint la prestigieuse Phillips Exeter Academy, où il est brillant en maths, en anglais et dans l'étude des civilisations antiques. Il conçoit Synapse, une appli proposant de la musique selon les goûts de chacun. Un premier succès : des milliers d'internautes adoptent son logiciel. Microsoft lui en propose un million de dollars... Il refuse ! En 2002, à 18 ans, Mark Zuckerberg entre à Harvard. L'année suivante, après un échec amoureux, il lance Facemash.

Ce site de « notation » des filles, interne à la fac, est aussi populaire qu'éphémère, car contraint par la direction de fermer. Le programmateur de génie lance Facebook début 2004. Il quitte Harvard sans diplôme mais avec le projet qui le rendra milliardaire.

« Dans un monde qui change très rapidement, la seule stratégie vouée à l'échec, c'est de ne pas prendre de risques. »

Par Nathalie Perrigot

Cet article est extrait de l'Eco, hebdo destiné aux 12-16 ans.

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