Désormais on le sait : Bouygues Telecom et Orange ne se marieront pas. Les deux opérateurs ont laissé tomber la fusion à cause d'une incompatibilité entre les demandes des uns et des autres et, peut-être, à cause de Xavier Niel. Mais les plus déçus furent surtout les investisseurs qui avaient tout misé sur le passage à trois opérateurs. Lundi 4 avril 2016 ils ont donc sanctionné en Bourse les acteurs de ce mariage raté.
Un teasing très (trop ?) long
De la fusion Orange-Bouygues on en parle depuis des mois. L'information de possibles discussions avait été dévoilée en décembre 2015 après le refus, par Martin Bouygues, de l'offre de rachat par Numericable en juin de la même année. Début 2016 celle qui n'était qu'une rumeur a été confirmée : Orange et Bouygues voulaient réellement fusionner.
De là ce fut la folie en Bourse : le retour à trois opérateurs et la possible augmentation de prix qui s'en seraient suivie à la suite de la baisse de la concurrence ont permis aux titres du secteur télécom en France de bondir. En trois mois, alors que les informations sur la fusion se faisaient de plus en plus précises et que le mariage approchait (avec même des "dates limite" de prévues), la capitalisation totale des opérateurs a augmenté de 6,5 milliards d'euros selon Xavier de Buhren, gérant de fonds chez Mirabaud AM, interrogé par Les Echos.
En une journée, tout s'écroule
Les espoirs des investisseurs ont été douchés : alors que tout le monde y croyait, la fusion ne se fera pas. Le secteur gardera ses 4 opérateurs, les abonnés ne connaîtront pas de hausse de prix. L'annonce définitive a été faite le premier week-end d'avril 2016 mettant un terme à un feuilleton très suivi.
Dès le 30 mars 2016 les marchés ont commencé à chuter car la crainte de voir la fusion échouer se faisait de plus en plus pressante. Lundi 4 avril 2016 ce fut la catastrophe en Bourse : Orange a clôturé la session à -6,17 %, Bouygues à -13,45 %, Iliad à -15,1 % et SFR à -17,99 %.
Au total, depuis le 30 mars 2016, le secteur télécoms a perdu 11,3 milliards d'euros de capitalisation. Par rapport à la capitalisation totale en décembre 2015, la perte nette a été de 4,8 milliards d'euros.