Les banques pratiquent-elles de la discrimination au moment d'octroyer un crédit ? C'est en tout cas le résultat d'un testing inédit organisé à l'initiative de la ville de Villeurbanne.
L'enquête a été menée par ISM Corum pour le compte de la ville de Villeurbanne, qui a voulu identifier la discrimination éventuelle opérée par les établissements bancaires. 90 tests ont été réalisés au sein de douze banques de l'agglomération lyonnaise. Le résultat n'est pas en faveur des agences bancaires. Ainsi, le client « supposé sans origine migratoire » a obtenu plus d'égards de la part des banques, recevant plus de conseils et d'informations, ainsi qu'une offre plus attractive que le client « supposé comme d'origine subsaharienne ».
Discriminations ethniques
Le créateur d'entreprise « supposé d'origine maghrébine » n'a lui reçu aucune informations sur sa demande de crédit, « ni sur le taux d'intérêt, ni sur la durée de remboursement conseillée (et a fortiori n'a jamais reçu de simulation) », déplore l'enquête. L'avenir de son projet est donc fortement compromis. Enfin, s'il existe une discrimination envers le sexe, la différence de traitement des demandes de femmes se pose avec « moins d'acuité » que pour le critère ethnique, relève l'étude.
Approximations et imprécisions
Du côté de la Fédération bancaire française (FBF), on déplore surtout la méthode : elle serait entachée d'« approximations » et d'une « grande imprécision ». Néanmoins, l'organisation assure que si des cas de discriminations étaient avérés, alors « nous ne pourrions que les condamner vigoureusement ». La Fédération demande par ailleurs un rendez-vous avec le Défenseur des droits afin d'établir un diagnostic précis et pour travailler sur les « points d'amélioration ».