Courses, cuisine, ménage, tâches et corvées ménagères pèsent… 636 milliards d’euros par an

Photo Jean Baptiste Giraud
Par Jean-Baptiste Giraud Publié le 22 novembre 2012 à 6h22

Voilà une nouvelle qui redonnera du baume au coeur des mères de famille dont le travail caché est bien souvent mésestimé. Les tâches ménagères, pour certaines rangées dans la catégorie corvées, ont été valorisées par l'INSEE, qui arrive au calcul faramineux de... 636 milliards d'euros par an en France, soit un bon tiers du PIB !

 

Pour parvenir à ce calcul, l'Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques a d'abord calculé le temps moyen consacré aux tâches ménagères, pour arriver à 21h30 par semaine. Tout rentre dans ce temps de calcul, y compris jouer avec les enfants, aller voir ses parents âgés, faire du jardinage ou bricoler, partant du principe que toutes ces tâches peuvent être confiées à un tiers contre rémunération. Certains ménages prennent en effet bien une nounou ou une babysitter pour s'occuper des enfants, y compris pour jouer avec eux, d'autres font appel à un artisan pour du bricolage ou du jardinage qu'ils auraient pu faire eux-mêmes.

 

Pour donner une valeur à tout ce temps, ces 21 heures 30 par semaine en moyenne, l'INSEE s'est logiquement basée sur le SMIC, et c'est ainsi que le chiffre de 636 milliards d'euros de richesse créée mais non valorisée est atteint, pour un total de 42 à 77 milliards d'heures travaillées, selon que l'on inclut certaines tâches ou non (par exemple, jouer avec les enfants). Un chiffre à comparer aux 38 milliards d'heures de travail salarié ! Bien entendu, ce sont les femmes qui sont les plus mises à contribution pour les tâches domestiques "de base", mais en incluant toutes les tâches domestiques, on arrive à une quasi égalité, 33 heures pour les hommes (qui bricolent et jardinent plus par exemple), et 34 pour les femmes. 

 

Ce n'est pas qu'un passe-temps pour économistes : ce travail caché, non valorisé, ne permet pas de comparer les pays entre eux à leur juste mesure. Entre un pays d'Afrique, d'Asie ou d'Amérique du Sud où le travail domestique occupe énormément du temps de ses habitants (qui n'iraient jamais faire appel à un tiers pour jardiner, bricoler, s'occuper de leurs parents ou de leurs enfants) et un pays occidental, les comparaisons sont biaisées si l'ont s'en tient au seul PIB.

 

 

Photo Jean Baptiste Giraud

Jean-Baptiste Giraud est le fondateur et directeur de la rédaction d'Economie Matin.  Jean-Baptiste Giraud a commencé sa carrière comme journaliste reporter à Radio France, puis a passé neuf ans à BFM comme reporter, matinalier, chroniqueur et intervieweur. En parallèle, il était également journaliste pour TF1, où il réalisait des reportages et des programmes courts diffusés en prime-time.  En 2004, il fonde Economie Matin, qui devient le premier hebdomadaire économique français. Celui-ci atteint une diffusion de 600.000 exemplaires (OJD) en juin 2006. Un fonds economique espagnol prendra le contrôle de l'hebdomadaire en 2007. Après avoir créé dans la foulée plusieurs entreprises (Versailles Events, Versailles+, Les Editions Digitales), Jean-Baptiste Giraud a participé en 2010/2011 au lancement du pure player Atlantico, dont il est resté rédacteur en chef pendant un an. En 2012, soliicité par un investisseur pour créer un pure-player économique,  il décide de relancer EconomieMatin sur Internet  avec les investisseurs historiques du premier tour de Economie Matin, version papier.  Éditorialiste économique sur Sud Radio de 2016 à 2018, Il a également présenté le « Mag de l’Eco » sur RTL de 2016 à 2019, et « Questions au saut du lit » toujours sur RTL, jusqu’en septembre 2021.  Jean-Baptiste Giraud est également l'auteur de nombreux ouvrages, dont « Dernière crise avant l’Apocalypse », paru chez Ring en 2021, mais aussi de "Combien ça coute, combien ça rapporte" (Eyrolles), "Les grands esprits ont toujours tort", "Pourquoi les rayures ont-elles des zèbres", "Pourquoi les bois ont-ils des cerfs", "Histoires bêtes" (Editions du Moment) ou encore du " Guide des bécébranchés" (L'Archipel).

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