Travailler trois jours par semaine : une utopie, ou l’avenir ?

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Par Jean-Baptiste Giraud Modifié le 22 juillet 2014 à 12h00

Difficile, au moment où les vacances battent leur plein, de passer à côté de la proposition choc de la deuxième fortune mondiale, le mexicain Carlos Slim. Il propose tout simplement de passer le temps de travail à trois jours par semaine, mais avec des journées de onze heures, et une retraite repoussée à 70 voire 75 ans. Provocation, utopie, ou pragmatisme ?

Déjà, soulignons que Carlos Slim n'a évidemment pas jeté ce pavé dans la mare en plein mois de juillet par hasard. Il savait que son idée ferait facilement le tour du monde, en tout cas dans l'hémisphére nord, à un moment ou le flux d'infos qui alimentent les médias se tarit tellement que l'on en vient à faire la Une avec n'importe quoi : En l'occurence, l'histoire d'une femme qui aurait obtenu 23 milliards de dollars de dommages et intérêts d'un fabricant de tabac pour son mari fumeur décédé à l'âge de seulement 26 ans. Mais quand on gratte, on découvre que ces dommages et intérêts "punitifs" n'ont qu'une portée tout à fait symbolique, votés par un jury populaire, et qu'ils disparaîtront en appel. N'empêche, ce que 99 % des lecteurs ont retenu, c'est le chiffre astronomique de 23 milliards de dollars...

Mëme chose avec Carlos Slim ? Un peu : autour de moi, c'est l'idée de ne plus travailler que trois jours par semaine qui est restée, pas le reste. Or ce que propose Carlos Slim est plus élaboré. Certes, il propose de ramener le temps de travail de cinq à trois jours, mais dans le même temps, de travailler onze heures par jour. Et ce, jusqu'à 70, 75 ans ! Et là je dis STOP ! Un instant d'attention s'il vous plait.

Pourquoi repousser l'âge de départ à la retraite à 70 ou 75 ans ? Mais pardi, pour alléger le poids des pensions de retraite, que les cotisations des actifs ne suffisent plus à financer. On vous dit depuis des années que le système n'est pas viable, qu'il faut le reformer, en voilà une, pardi, de réforme qui changerait tout. Si le départ à la retraite, en France, était fixé à 70 ans, voire à 75, le système serait largement excédentaire dès la première année, et les cotisations (lourdes) qui pèsent sur les actifs pourraient être immédiatement allégées. Et dans la foulée, relance de la croissance grâce à l'abaissement des charges pesant sur les entreprises et les salariés, etc etc.

Il y aurait des sacrifiés ? Ben oui : tout ceux qui, soyons rationnels, approchent de l'âge de la retraite, pas les quinquagénaires, mais bien ceux qui ont 60 ans et plus, et qui verront s'éloigner le prétendu graal. Comme nous sommes les champions des mesures compensatoires...

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Photo Jean Baptiste Giraud

Jean-Baptiste Giraud est le fondateur et directeur de la rédaction d'Economie Matin.  Jean-Baptiste Giraud a commencé sa carrière comme journaliste reporter à Radio France, puis a passé neuf ans à BFM comme reporter, matinalier, chroniqueur et intervieweur. En parallèle, il était également journaliste pour TF1, où il réalisait des reportages et des programmes courts diffusés en prime-time.  En 2004, il fonde Economie Matin, qui devient le premier hebdomadaire économique français. Celui-ci atteint une diffusion de 600.000 exemplaires (OJD) en juin 2006. Un fonds economique espagnol prendra le contrôle de l'hebdomadaire en 2007. Après avoir créé dans la foulée plusieurs entreprises (Versailles Events, Versailles+, Les Editions Digitales), Jean-Baptiste Giraud a participé en 2010/2011 au lancement du pure player Atlantico, dont il est resté rédacteur en chef pendant un an. En 2012, soliicité par un investisseur pour créer un pure-player économique,  il décide de relancer EconomieMatin sur Internet  avec les investisseurs historiques du premier tour de Economie Matin, version papier.  Éditorialiste économique sur Sud Radio de 2016 à 2018, Il a également présenté le « Mag de l’Eco » sur RTL de 2016 à 2019, et « Questions au saut du lit » toujours sur RTL, jusqu’en septembre 2021.  Jean-Baptiste Giraud est également l'auteur de nombreux ouvrages, dont « Dernière crise avant l’Apocalypse », paru chez Ring en 2021, mais aussi de "Combien ça coute, combien ça rapporte" (Eyrolles), "Les grands esprits ont toujours tort", "Pourquoi les rayures ont-elles des zèbres", "Pourquoi les bois ont-ils des cerfs", "Histoires bêtes" (Editions du Moment) ou encore du " Guide des bécébranchés" (L'Archipel).

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