Trump : le comment du pourquoi du yoyo des Bourses mondiales

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Par Jean-Baptiste Giraud Publié le 10 novembre 2016 à 7h12
Donald Trump Apple Fabrication Etats Unis
@shutter - © Economie Matin
1000Le plan de relance de Donald Trump prévoit d'investir 1000 milliards de dollars dans l'économie américaine pour créer 25 millions d'emplois

Hier pendant la nuit, alors que l’élection de Donald Trump se précisait, puis, une fois qu’elle a été confirmée, les marchés financiers se sont effondrés un peu partout dans le monde. - 6 % au Japon, - 4 % avant l’ouverture du CAC 40. Et puis en fin de journée, finalement, les marchés financiers ont au contraire terminé dans le vert. Explications.

Simple : La plupart des investisseurs avaient parié sur le mauvais cheval. Ils ont donc rapidement retiré leurs mises, pour les placer aussi vite que possible sur le bon. Leur mise, c’était d’investir dans des secteurs qui auraient profité de l’élection d’Hillary Clinton.

Prenez un exemple simple : Les démocrates avaient fait campagne en faveur du développement des énergies renouvelables. Bernie Sanders, le candidat écolo du camp démocrate, qui avait perdu à la primaire face à Hillary Clinton, avait obtenu qu'une partie de son programme soit intégré à celui de la candidate qu'il soutenait. Au passage, pour l'anecdote, il a proposé hier ses services à... Donald Trump, mais passons.

Hilary Clinton est donnée gagnante par tous les sondages jusqu'à la veille de l'élection. Vous êtes trader, vous investissez donc massivement dans les entreprises du secteur des énergies renouvelables, par exemple, les sociétés qui fabriquent ou installent des éoliennes, des panneaux solaires, des piles à combustible.

Les investisseurs ont choisi le mauvais candidat

Seulement voila, c’est Donald Trump qui passe, et Donald Trump, lui, a annoncé qu’il couperait toutes les dépenses publiques en faveur de la lutte contre le réchauffement climatique. Trump, c’est aussi la fracturation hydraulique libérée, pour pouvoir exploiter encore plus le gaz de schiste. Et puis, Trump, ce sont les grands chantiers, pour reconstruire les ponts et des autoroutes, les infrastructures publiques. On parle d'un plan de relance de 1000 milliards de dollars tout de même, et de 25 millions d'emplois.

Résultat, en quelques minutes, les traders ont du déplacer des dizaines, des dizaines de milliards de dollars d’investissement, placer leurs billes, leurs mises, sur des entreprises du secteur du BTP ou du pétrole pour ne citer que ces deux là.

Quand tout le monde vend en meme temps, ça baisse, ça baisse vite. Mais ensuite, vous l’avez compris, cet argent a été placé sur d’autres entreprises, et les Bourses mondiales sont donc remontées. Finie l'incertitude, terminés les paris, on sait où va aller l'argent demain. Normalement.

Election de Donald Trump : les gagnants et les perdants

Je vous ai donné le secteur de l’énergie comme exemple mais vous en avez d’autres bien sûr. Trump a ainsi promis de réarmer massivement les Etats-Unis : résultat, toute l’industrie de la Défense a fait un bond après l'annonce de son élection ! Lockeed Martin, qui fabrique des avions de chasse et des missiles, a cloturé en hausse de 6 %, mais on trouve aussi le francais Thales parmi les gagnants, avec + 5%.

Autre gagnant, l’industrie pharmaceutique : Hillary Clinton avait promis de faire baisser le prix des médicaments, en tordant le bras des fabricants... Rien de tel chez Donald Trump. Résultat, le géant Pfizertgagne près de 8 %, l’européen Sanofi 6 %, Bayer, 5 %.

Mais il y a aussi des perdants : exemple, les constructeurs automobiles allemands, qui craignent les mesures protectionnistes promises par Donald Trump, peut-être des droits de douane sur leurs voitures qui se vendent très bien aux Etats-Unis. Volkswagen et BMW notamment ont légérement baissé en Bourse, au lendemain de l'élection de Donald Trump.

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Photo Jean Baptiste Giraud

Jean-Baptiste Giraud est le fondateur et directeur de la rédaction d'Economie Matin.  Jean-Baptiste Giraud a commencé sa carrière comme journaliste reporter à Radio France, puis a passé neuf ans à BFM comme reporter, matinalier, chroniqueur et intervieweur. En parallèle, il était également journaliste pour TF1, où il réalisait des reportages et des programmes courts diffusés en prime-time.  En 2004, il fonde Economie Matin, qui devient le premier hebdomadaire économique français. Celui-ci atteint une diffusion de 600.000 exemplaires (OJD) en juin 2006. Un fonds economique espagnol prendra le contrôle de l'hebdomadaire en 2007. Après avoir créé dans la foulée plusieurs entreprises (Versailles Events, Versailles+, Les Editions Digitales), Jean-Baptiste Giraud a participé en 2010/2011 au lancement du pure player Atlantico, dont il est resté rédacteur en chef pendant un an. En 2012, soliicité par un investisseur pour créer un pure-player économique,  il décide de relancer EconomieMatin sur Internet  avec les investisseurs historiques du premier tour de Economie Matin, version papier.  Éditorialiste économique sur Sud Radio de 2016 à 2018, Il a également présenté le « Mag de l’Eco » sur RTL de 2016 à 2019, et « Questions au saut du lit » toujours sur RTL, jusqu’en septembre 2021.  Jean-Baptiste Giraud est également l'auteur de nombreux ouvrages, dont « Dernière crise avant l’Apocalypse », paru chez Ring en 2021, mais aussi de "Combien ça coute, combien ça rapporte" (Eyrolles), "Les grands esprits ont toujours tort", "Pourquoi les rayures ont-elles des zèbres", "Pourquoi les bois ont-ils des cerfs", "Histoires bêtes" (Editions du Moment) ou encore du " Guide des bécébranchés" (L'Archipel).

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