L’uberisation à la française, un modèle économique et social positif

Desandre
Par Tanguy Desandre Publié le 16 février 2016 à 5h00
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60 %60 % des Français estiment qu'il faut davantage taxer l'économie collaborative.

L’uberisation de notre société est présentée par certaines corporations (taxis, libraires, hôteliers...) comme un fléau pour l’économie. Au niveau de l’Etat, la crainte est plutôt d’ordre financier : comment prendre sa part dans ce flux difficilement maîtrisable ?

Et pour cause, la plupart des acteurs qui s’apparentent à ce modèle sont des mastodontes américains, centralisant la totalité du business. En anglais, ces acteurs sont désignés par l’expression « Winner takes it all* ». Il existe pourtant une autre façon de porter ce schéma économique, qui se révèle gagnante pour toutes les parties prenantes : c’est ce que l’on appelle l’uberisation positive.

Et si l’uberisation devenait un modèle vertueux ?

Uberisation, uberiser... Depuis plusieurs mois, ces termes sont dans toutes les bouches, tous les médias. Et, bien souvent, leur connotation est négative. Mais que se cache-t-il réellement derrière ces appellations ? Après la grève des taxis, tout le monde connaît la société Uber et son service de chauffeurs privés à prix cassés, qui a, en quelques mois seulement, redessiné la carte du transport individuel dans les grandes villes. Ce que l’on oublie de dire, c’est que la plupart des start-up sont aujourd’hui calquées sur ce modèle, qui consiste à réduire au maximum les intermédiaires avec, notamment, la mise à disposition d’un service directement par ceux qui le produisent, souvent des particuliers.

Reste que les plus populaires (Airbnb, Uber, Amazon, Deezer, Blablacar...) font trembler les acteurs historiques ou traditionnels, qui craignent justement de se faire « uberiser ». Pourtant, il existe une autre vision de ce business model, qui, loin de concurrencer ou de chercher à régner sur un marché, apparaît au contraire comme un modèle vertueux, capable de soutenir et de développer tout un secteur de l’économie.

L’ubérisation positive : répondre à un besoin non pris en compte par les acteurs traditionnels

Maplaceencrèche est un cas concret de ce que l’on peut appeler l’uberisation positive. Notre organisation consiste en effet à proposer, à travers un service unique, le plus grand réseau de crèches d’entreprises en France... Sans en posséder une seule ! Contrairement à un modèle de type Uber ou Amazon, la différence se trouve dans notre volonté d’accélérer le développement du marché des crèches (et non pas de l’étouffer), tout en accompagnant les évolutions de la société.

L’objectif ici est de faire le lien entre un service existant, à savoir les crèches privées, associatives ou publiques, et des entreprises, dont les salariés recherchent un mode de garde pour leurs enfants. Dans ce cas, la mise en relation proposée ne nuit à personne, bien au contraire ! Elle répond en effet à un besoin exprimé par des TPE ou PME, notamment, n’ayant pas les moyens de financer la création de leur propre espace d’accueil.

L’avantage d’un tel modèle, que l’on retrouve dans d’autres secteurs comme le tourisme, entre autres, est d’offrir une plus grande souplesse et une plus grande accessibilité, tout en mettant les individus sur un pied d’égalité.

Entreprises, gestionnaires de crèches, familles : tout le monde y gagne !

Un service comme maplaceencrèche, basé sur l’intermédiation, concorde aussi avec les attentes des entreprises en matière de bien-être de leurs salariés, en faisant office d’outil de performance et d’attractivité. Il permet en effet de rassurer, de fidéliser, de déstresser ses collaborateurs et donc de renforcer leur implication.

Le rôle d’un tel système est de pallier une vraie demande, sans nuire au réseau de créches existant. Pour cela, nous renforçons l’activité de ces établissements, en favorisant chez eux la création d’emplois pour faire face à la demande.

Ainsi, maplaceencrèche est devenue en quelques années le principal réservataire indépendant de places en crèches en France. Et ce, en entraînant dans son développement, la création de plusieurs centaines d’emplois: un nouveau poste de professionnelle petite enfance est créé pour 3 réservations de places en crèche.

Accompagner une certaine vision de la société

Enfin, ce modèle disruptif se révèle également vertueux pour l’Etat. A l’heure où la majorité des Françaises sont actives, trouver un mode de garde accessible et fiable est une réelle problématique pour nombre de ménages. Or, notre taux de natalité est élevé et doit le rester pour assurer le renouvellement des générations. Mais cela ne peut pas se faire au détriment de l’indépendance des femmes. Maplaceencrèche répond à cet enjeu sociétal fort, qui distingue notre pays dans le monde. C’est pourquoi, proposer des services efficaces est essentiel pour l’Etat, qui ne peut malheureusement pas répondre à toutes les demandes. C’est au regard de cette situation, qu’un service comme le nôtre prend, là aussi, tout son sens.

Et, bien sûr, en tant qu’entreprise française, nous nous acquittons de toutes nos taxes dans notre pays : uberisation positive, on vous dit !

Desandre

cofondateur des Parents Zens (anciennement maplaceencrèche) www.lesparentszens.com

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