La croissance plus soutenue que prévu va permettre à la France de contenir le déficit public à un niveau moins élevé que celui annoncé précédemment, malgré des dépenses de l'État qui vont augmenter.
C'est durant le débat d'orientation des finances publiques à l'Assemblée nationale que Bruno Le Maire a donné la bonne nouvelle : le déficit public pour 2021 sera contenu à « moins de 9% », au lieu des 9,4% qui étaient inscrits dans la loi de finances rectificative. C'est grâce à la croissance et aux recettes fiscales supplémentaires que le ministère de l'Économie peut réussir ce petit exploit : la progression du PIB devrait en effet être de 6% cette année, au lieu des 5% longtemps prévus par le gouvernement. C'est Emmanuel Macron qui avait dévoilé le nouveau chiffre durant son allocution du début de la semaine.
Les recettes fiscales en hausse
Le ministre de l'Économie se refuse à « consacrer l'intégralité des recettes fiscales supplémentaires liées à la croissance de 6% à l'augmentation de la dépense publique », en rappelant qu'il n'existait pas de « cagnotte » lorsque la dette publique dépasse les 100%. Et pourtant, cela n'empêche pas le gouvernement de prévoir tout de même une hausse du budget des ministères de 10,8 milliards d'euros pour 2022. C'est une augmentation « similaire » à celle de 2021, soutient Bruno Le Maire, et « la moitié de ces dépenses nouvelles sont le résultat de lois de programmation, donc de lois d'investissement dans les activités régaliennes de l'État ». La défense et l'enseignement recevront en particulier 1,7 milliard d'euros supplémentaires chacun.
La crise sanitaire persiste
L'autre moitié de ces dépenses sera consacrée à la gestion de la crise sanitaire : pour les garanties sur les PGE (prêts garantis par l'État), l'hébergement d'urgence ou encore la prolongation du ticket universitaire à 1 euro. Et Emmanuel Macron a annoncé de nouvelles mesures comme le revenu d'engagement pour les jeunes, ou encore un nouveau plan d'investissement pour soutenir et accélérer l'activité. En 2022, le déficit devrait être ramené à 5,3% du PIB grâce à un budget de « retour à la normale ».