L'avenir du transport ferroviaire est, en partie, entre les mains de l'ancien PDG d'Air France-KLM. Une situation qui peut paraître incongrue, même si le pedigree de Jean-Cyril Spinetta plaide plutôt en sa faveur.
Cette mission avait été annoncée par Elisabeth Borne, la ministre des Transports, au lancement des Assises de la mobilité, le 19 septembre. Mais ce n'est qu'aujourd'hui, lundi 16 octobre, que Jean-Cyril Spinetta a reçu sa lettre de mission. Il aura un peu moins de trois mois pour rendre ses conclusions, c'est à dire jusqu'en janvier : ses pistes de travail et ses propositions de réformes devront en effet nourrir le projet de loi d'orientation des mobilités qui est programmée au premier semestre de l'année prochaine. Il va donc falloir réfléchir vite et bien, et pour cela il pourra s'appuyer sur les innombrables rapports et travaux déjà produits sur le sujet.
Un paysage du ferroviaire bousculé
La ministre des Transports lui a demandé de plancher sur trois thèmes qui vont bousculer le paysage du ferroviaire dans les prochaines années. Le premier, c'est de déterminer la place du transport ferroviaire dans un marché en pleine mutation. Les cars « Macron » et les lignes moyen-courrier font de plus en plus concurrence aux trains, sans oublier le covoiturage… ou les TGV low cost OUIGO dont la SNCF entend amplifier le succès.
Un secteur à bout de souffle
Deuxième sujet d'étude : repenser le modèle économique d'un secteur à bout de souffle. SNCF Réseau est à la merci de sa dette (65 milliards d'euros à l'horizon 2025 !), et 7 lignes TGV sur dix perdent de l'argent. Dans ce cadre, des dessertes locales et des gares pourraient disparaitre. Enfin, Jean-Cyril Spinetta va phosphorer sur l'ouverture à la concurrence : elle est prévue pour 2020, avec des TER concurrents censés rouler sur le chemin de fer français trois ans plus tard. Elisabeth Borne veut que tout le monde s'y retrouve, les passagers comme les cheminots. Une gageure.