L’industrie touristique classique telle que nous la connaissons s’essouffle peu à peu : si les visites guidées ont encore quelques beaux jours devant elles, force est de constater qu’elles font face à la concurrence et à la demande d’activités touristiques plus originales.
Nombreux sont les nouveaux formats, plus innovants et participatifs, qui bousculent l’industrie touristique traditionnelle. Face à des touristes qui refusent de n’être que des touristes, les lieux d’accueil et offices de tourisme ont tout à gagner à s’adapter et à suivre la mutation qui s’opère.
Des activités hors des sentiers battus pour redynamiser le tourisme urbain
L’une des tendances fortes à l’œuvre dans le paysage touristique est l’émergence d’un tourisme dit « créatif », qui prend peu à peu le pas sur le tourisme culturel classique. Il ne s’agit plus seulement de visiter des musées, mais par exemple de voir l’envers du décor, de visiter les coulisses de ces lieux emblématiques, d’aller plus loin qu’une simple visite guidée. Avec ce nouveau format d’expérience touristique, le visiteur développe sa créativité personnelle tout en s’immergeant complètement dans un lieu ou une culture locale.
Aujourd’hui c’est l’insolite qui attire, les expériences inédites : il n’y a qu’à regarder l’engouement massif de ces derniers mois pour les escapes games par exemple, pour se rendre compte que les activités originales ont un bel avenir devant elles.
Une pièce fermée à double tour, une équipe, une énigme, une multitude d’indices…Et seulement une heure pour s’en échapper : voici comment pourrait se résumer l’escape game. Né au Japon en 2006, ce nouveau concept fait fureur et se développe en France depuis fin 2013 : aujourd’hui, plus de 230 salles ont déjà ouvert leurs portes et accueillent chaque jour des centaines d’apprentis détectives.
C’est en partant de ce constat que la ville et l’Office de Tourisme de Saint-Omer ont décidé de mêler escape game et expérience touristique : une façon ludique et amusante de découvrir, ou redécouvrir, l’histoire de Saint-Omer et de valoriser son patrimoine. Baptisée 7 Bis, en référence à l’adresse du lieu, la salle de jeu sera située au sein même de l’office de tourisme, une première en France. Au cœur de cet escape game, le patrimoine du territoire, mis à profit à des fins touristiques. Au travers des différentes énigmes proposées, les joueurs seront amenés à découvrir l’histoire du territoire audomarois sous un angle beaucoup plus ludique qu’une simple visite guidée. Chaque indice découvert attisera leur curiosité, les poussant ainsi à partir visiter les lieux évoqués une fois la partie terminée.
C’est ici l’expérience touristique qui est au cœur de la démarche, et, en toile de fond, une vision nouvelle du visiteur, avide d’expérimenter le territoire, en attente de nouveautés et prescripteur auprès de son cercle d’influence.
L’ère du tourisme 3.0
Prescripteur, le visiteur l’est parce qu’il est de plus en plus connecté. C’est là une seconde tendance impactante, à laquelle doivent s’adapter toutes les destinations, à tous les échelons, du local au régional. Le digital est l’un des bouleversements les plus importants de ces dernières années pour l’industrie du tourisme. Face à des consommateurs de plus en plus connectés, il était nécessaire aux acteurs touristiques de prendre le train du numérique en marche.
On assiste ainsi au grand boom des activités connectées : applications mobiles, parcours sonores, réalité augmentée … Tout est désormais mis en œuvre pour toucher une cible plus large, et plus jeune : la génération Y, née avec le digital, arrive peu à peu sur le marché du tourisme en tant que consommatrice, il est indispensable de communiquer avec elle en employant ses codes et de s’adapter à son mode de vie.
Le visiteur ne veut plus simplement être spectateur, il souhaite dorénavant être acteur de son séjour et recherche l’originalité et l’interactivité, au-delà du digital, il souhaite des vacances « à vivre », des expériences dont il se souviendra longtemps après son séjour.
Forts de ces constats, le territoire audomarois, et ses différentes structures culturelles et touristiques, de l’Office de Tourisme à La Coupole d’Helfaut, ont fait le choix de prendre le virage de ces transformations de fond, de ces mutations touristiques pour en faire de véritables opportunités. En faisant des choix originaux et différents, nous souhaitons souligner que créativité et digitalisation ne sont pas nécessairement synonyme de territoire de taille dite critique, de niveau départemental ou régional ; bien au contraire, c’est au niveau local, intercommunal, qu’il est possible de faire bouger les choses et d’instaurer une autre vision des visites, des échanges, des opportunités touristiques. C’est en tout cas notre choix à Saint-Omer : anticiper les mutations touristiques pour mieux les mettre à profit du rayonnement du territoire.