Le nouveau patron de Volkswagen, Matthias Muller, anciennement le patron de Porsche, l'une des filiales du groupe de Wolfsburg, a commencé à donner des précisions concernant le rappel des véhicules concernés par le scandale des émissions truquées. Il devrait commencer dès le mois de janvier 2016 a-t-il déclaré dans une interview accordée au journal allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung.
Les réparations dureront toute une année
Volkswagen a du pain sur la planche : pas moins de 11 millions de véhicules, toutes marques confondues, vont devoir être rappelés par le groupe pour procéder aux réparations nécessaires. Le but est de les rendre conformes aux normes en vigueur et, surtout, passer l'éponge sur ce scandale qui a coûté quelques 40% de la capitalisation boursière de l'entreprise.
Le plan d'urgence lancé par Matthias Muller devrait donc se dérouler durant l'année 2016 : les premiers rappels se feront dès le mois de janvier et selon le PDG de Volkswagen toutes les voitures devraient être réparées à la fin de l'année. Une réparation qui n'ira pas sans un coût financier énorme pour le groupe : entre 23 et 78 milliards d'euros selon les estimations des analystes.
Un scandale connu par peu de gens
Concernant le scandale en lui-même, Matthias Muller semble faire confiance à son prédécesseur, Martin Winterkorn, lorsqu'il dit qu'il n'était pas au courant de la chose. Selon Muller seule une poignée de personnes étaient à connaissance du logiciel permettant de frauder aux tests des autorités.
Si la crise a fait du mal à Volkswagen, autant en termes financiers que d'image, Muller y voit toutefois une opportunité de changer radicalement le fonctionnement du groupe : "nous voulons faire de Volkswagen un groupe plus "petit" et donner aux marques plus de responsabilités". Une sorte de décentralisation, donc, qui pour Muller est une "évolution" plus qu'une "révolution".
De toute manière Volkswagen semble un de ces groupes "too big too fail" : malgré cette crise le groupe est fondamental pour l'Allemagne qui ne risque pas de le laisser couler car les conséquences en termes de PIB et d'emplois seraient catastrophiques.