Le vrai visage de la globalisation, c’est l’exploitation

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Par Charles Sannat Modifié le 27 septembre 2018 à 10h43
Inde Experience Societe Sans Cash
@shutter - © Economie Matin
12En Inde, la durée est de 12 heures quotidiennes de travail au minimum.

Mes chères impertinentes, mes chers impertinents,

Je regarde, j’écoute. Ce que je vois, ce sont des paradoxes nombreux. Trop nombreux. Il y a également des contradictions, terribles.

Il y a, d’un côté, les bons sentiments.

Suintants.

Dégoulinants.

De la bien-pensance en émotions livrées en palette entière.

Écœurant.

La réalité ?

Une gauche qui n’a strictement plus rien à dire tant elle est empêtrée dans toutes les invraisemblances intellectuelles qui sous-tendent ce qui lui reste de corpus idéologique.

Ne croyez pas que je m’en réjouisse.

Un pays, une nation a toujours besoin de contre-pouvoirs.

Un peuple a toujours besoin d’espoir.

La gauche est mondialiste, or la mondialisation c’est l’exploitation, la négation des valeurs humaines.

La gauche se veut « ouverte » sur le monde. En réalité, tous les « zouverts » sont les idiots utiles du totalitarisme marchand imposé à marche forcée au monde et aux peuples.

La triste réalité, c’est que nous exploitons la misère outre-mer.
Nous massacrons l’environnement, bien loin, chez les autres.

Nos cucul-gnangnans d’écolos (et que l’écologie est importante) ne peuvent bêler chez nous en ayant moult engins à moteur (suivez mon regard vers Nicolas plein de Culot) que parce que nous polluons chez les autres.

La mondialisation et l’écologie, deux « vertus » de gauche, sont en réalité les deux plus grandes hypocrisies actuelles.

Notre écologie consiste à délocaliser notre pollution chez les autres. Admirable, n’est-ce pas.

Notre mondialisation et notre ouverture aux autres, c’est pour payer pas cher et faire beaucoup de marge. Souvenez-vous.

Souvenez-vous de ces usines en Inde qui s’effondrent sur les pauvres travailleurs.

Souvenez-vous de ces usines qui prennent feu, et dont les portes sont fermées par des chaînes pour forcer les forçats modernes à travailler à la chaîne…

Pourquoi ?

Pour que quelques grandes marques puissent se gaver, et que l’électeur bien-pensant votant à gauche puisse se rendre aux urnes vêtu avec modernité et élégance…

Mais souvenez-vous, il y a cinq ans survenait le pire désastre industriel de l’histoire du Bangladesh : en avril 2013, une usine de confection textile sous-traitante de nombreuses enseignes occidentales, dont H&M, s’effondrait, enfouissant sous ses décombres plus 1 100 ouvriers et ouvrières.

Qu’est-ce qui a changé ?

Rien.

Nous avons été émus 5 minutes.

Et rien.

Rien.

C’est pour cette raison que je ne supporte plus tous les donneurs de leçons cathodiques et médiatiques ou encore politiques, qui sont des « faites ce que je dis » mais qui, le dos tourné, font l’inverse de ce qu’ils poussent les sans-dents à faire.

Les meilleurs à ce petit jeu, les plus évolués, sont les bien-pensants de gauche. Ils sont devenus les pires.

Plus grave, ils sont devenus un obstacle terrible aux intérêts des peuples qu’ils voulaient défendre.

La gauche c’est la primauté à ceux qui souffrent ! (Et la gauche n’a pas le monopole du cœur)

Être de gauche c’est évidemment avoir un grand sens du bien commun et la volonté de s’occuper des plus faibles et des plus fragiles parmi nous.

Toutes celles et ceux qui sont empathiques et réceptifs aux souffrances sont forcément un peu de gauche !!

Nous sommes tous de gauche.

Être de gauche, ce n’est pas être démagogique. Être de gauche, ce n’est pas donner sans contrepartie, être de gauche, ce n’est pas des postures. Et c’est parce que le PS est devenu un parti de postures où quelques caciques posent leur moralité et leur idéologie de bobos parisiens que ce parti est à 5 %. Autant dire que le PS a désormais l’influence d’une petite association.

Guère plus. Et il ne vaut guère mieux.

Pourtant, sur cette absence de contre-pouvoir idéologique, sur ce terrain déserté de la moralité, de la décence, se développe une mondialisation mortifère.

Mais chuuuuuut !!! Si vous critiquez la mondialisation, vous êtes un fasciste !

Pourtant, en Chine, en Bulgarie, en Turquie, en Inde ou au Cambodge, les travailleurs gagnent un salaire d’un tiers du salaire vital estimé.

En Inde, pour que nous puissions avoir nos baskets à 100 euros, raison pour laquelle je refuse à mes enfants par décence l’achat de baskets de marque, la durée est de 12 heures quotidiennes de travail au minimum.

Être de gauche, c’est lutter contre la mondialisation.
Être de gauche, c’est refuser la consommation de masse.
Être de gauche, c’est opter pour la simplicité volontaire.
Être de gauche, c’est favoriser les circuits courts, les productions locales, l’achat d’occasion ou encore la réparation.
Être de gauche c’est évidemment refuser cette mondialisation absurde, inhumaine.
Être de gauche, c’est admettre, reconnaître que oui, notre confort repose sur l’exploitation des autres, même si ces autres sont loin.
Exploiter autrui n’est pas un projet moralement acceptable.

Lorsque la gauche dira tout cela, lorsque la gauche cessera sa démagogie qui consiste à dire qu’un méchant est gentil, que tout se vaut, que tout est égal, et qu’exploiter c’est bien en habillant cela de beaux sentiments, alors la gauche pourra proposer un nouveau projet social aux Français.

Nous en sommes loin.

Très loin.

En attendant, vous reprendrez bien des fringues made in « India »… N’oubliez pas, le repli sur soi ce n’est pas bien, l’Europe c’est la paix même quand c’est la guerre en Ukraine, la mondialisation c’est tellement mieux… Ne soyez pas dupes mes amis.

Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu. Préparez-vous !

Article écrit par Charles Sannat pour Insolentiae

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Charles SANNAT est diplômé de l'Ecole Supérieure du Commerce Extérieur et du Centre d'Etudes Diplomatiques et Stratégiques. Il commence sa carrière en 1997 dans le secteur des nouvelles technologies comme consultant puis Manager au sein du Groupe Altran - Pôle Technologies de l’Information-(secteur banque/assurance). Il rejoint en 2006 BNP Paribas comme chargé d'affaires et intègre la Direction de la Recherche Economique d'AuCoffre.com en 2011. Il rédige quotidiennement Insolentiae, son nouveau blog disponible à l'adresse http://insolentiae.com Il enseigne l'économie dans plusieurs écoles de commerce parisiennes et écrit régulièrement des articles sur l'actualité économique.

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