Le marché automobile français débute l’année sur une note pessimiste, poursuivant la tendance baissière observée ces derniers mois. Les immatriculations de voitures neuves sont en net recul, un signal inquiétant pour le secteur.
Alerte : nouveau coup de frein dans l’automobile en janvier
En janvier, les ventes de voitures neuves en France ont reculé de 6,2 % par rapport à la même période l’an dernier, avec 114.673 immatriculations enregistrées. Ce recul s’inscrit dans la continuité d’une tendance amorcée en mai 2024, marquant une stagnation du secteur automobile, malgré une légère embellie observée en décembre.
Le marché automobile en repli depuis mai 2024
Ce ralentissement touche particulièrement les achats des particuliers, en baisse de 8 %, tandis que les immatriculations des entreprises reculent de 6 %. « On est dans la continuité du deuxième semestre 2024, qui était très morose », observe Marc Mortureux, directeur général de la Plateforme automobile (PFA). Il évoque un climat d’« incertitude » incitant les ménages à reporter leurs achats et les entreprises à freiner leurs investissements.
Les véhicules utilitaires et les camions subissent un recul encore plus prononcé, avec des baisses respectives de 10 % et 16 %. Autre signe préoccupant : avant la pandémie, les ventes de janvier atteignaient en moyenne 150.000 unités, soit un niveau supérieur de 24 % à celui de cette année.
Dans un marché globalement morose, l’électrique parvient à stabiliser ses ventes, conservant une part de marché de 17 %, en légère hausse par rapport aux 16 % de décembre 2024. En janvier, 19.923 véhicules électriques ont été immatriculés, un chiffre presque identique à celui de janvier 2024 (20.017).
Cette relative stabilité s’explique par l’arrivée de nouveaux modèles. Renault semble tirer son épingle du jeu grâce à sa R5 électrique, qui affiche 2.813 immatriculations, tandis que le Scenic E-Tech se classe troisième des ventes avec 1.177 unités. Citroën, avec son modèle abordable ë-C3, s’impose en deuxième position (1.548 immatriculations). Le groupe Volkswagen renoue également avec la croissance (+85 % pour VW, +57 % pour Cupra, +18 % pour Skoda), tandis qu’Audi double ses ventes.
L’électrique maintient sa position mais reste insuffisant
En revanche, Tesla accuse un net recul de 63 % de ses immatriculations. Plusieurs raisons peuvent expliquer cette contre-performance : l’attente de la version restylée du Model Y et, possiblement, l’image controversée de son PDG Elon Musk, qui pourrait impacter les ventes en France.
Malgré cette résilience, les 17 % de parts de marché restent bien en deçà des objectifs européens en matière de réduction des émissions de CO₂. Par ailleurs, les effets du recentrage des aides gouvernementales sur les modèles les plus écologiques ne se sont pas encore fait ressentir, mais pourraient peser sur les ventes dès février.
Les hybrides rechargeables, désormais pénalisées par un malus au poids, voient leurs immatriculations chuter de moitié sur un an, ne représentant plus que 4 % du marché. Les véhicules diesel poursuivent leur effondrement, confirmant leur déclin. À l’inverse, les hybrides simples et légères progressent respectivement de 29 % et 91 %, pesant désormais près de la moitié des ventes. Les véhicules essence, en recul, ne représentent plus qu’un quart du marché.
Enfin, la tendance des SUV se confirme, avec une part de marché frôlant les 50 % et des immatriculations en hausse de 3 %. Un signe que, malgré les évolutions technologiques et les contraintes réglementaires, les habitudes des consommateurs restent profondément ancrées.