Petits réacteurs nucléaires modulaires : Rolls-Royce vole au secours de Londres

Trois prototypes, un leader, et une promesse d’énergie « propre » : Londres a finalement confier à Rolls-Royce la production des premiers petits réacteurs modulaires (SMR) de son territoire.

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By Grégoire Hernandez Published on 11 juin 2025 9h05
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Petits réacteurs nucléaires modulaires : Rolls-Royce vole au secours de Londres - © Economie Matin
17 MILLIARDS €Le gouvernement britannique a aussi confirmé un investissement de 17 milliards d’euros pour le projet Sizewell C.

Des mini-réacteurs pour de maxi-ambitions

Le verdict est tombé le 10 juin 2025. Le gouvernement britannique a choisi Rolls-Royce SMR comme partenaire privilégié pour concevoir et livrer les premiers réacteurs modulaires du Royaume. Un contrat à plusieurs milliards, censé amorcer « le plus grand programme de construction nucléaire depuis une génération ». Si la signature finale est encore en attente, le message politique, lui, est limpide : le nucléaire est redevenu une priorité nationale.
Il faut dire que Rolls-Royce a eu une longueur d’avance. « 18 mois d’avance sur ses concurrents », selon le rapport d’évaluation de Great British Nuclear. Cela qui a pesé lourd face aux autres finalistes, parmi lesquels l’américain Westinghouse, le duo GE-Hitachi ou encore NuScale Power. Le Français EDF, lui, a jeté l’éponge l’été dernier, incapable d’aligner un modèle abouti dans les délais.

L’intérêt des SMR ? Leur compacité et leur coût réduit. Là où une centrale EPR mobilise des dizaines de milliards et une décennie de chantier, un réacteur modulaire promet une installation plus rapide, plus souple, et surtout plus abordable. Le gouvernement britannique mise 3 milliards d’euros dans ce nouveau segment nucléaire. Trois unités SMR sont prévues dans un premier temps. Le raccordement au réseau est fixé aux alentours de 2035.
Mais l'objectif est aussi de créer jusqu’à 3 000 emplois, revitaliser l’industrie locale et ancrer la souveraineté énergétique. Le chantier n’est pas encore lancé, mais il semble assez clair que le Royaume-Uni souhaite devenir un acteur clé du nucléaire du XXIe siècle.
Le même jour, le gouvernement britannique a aussi confirmé un investissement de 17 milliards d’euros pour le projet Sizewell C, une nouvelle centrale nucléaire EPR portée par EDF dans l’est du Royaume-Uni.

EDF écarté l'été dernier, Rolls-Royce propulsé

Le retrait d’EDF, en juillet 2024, n’est pas un détail. Longtemps favori, le groupe français a préféré remettre à plat son propre design de SMR, selon le communiqué du gouvernement britannique. Un choix qui l’a sorti du jeu, laissant le champ libre à Rolls-Royce. Une victoire double pour le géant britannique : il rafle le contrat, et le prestige.
Et c’est une porte d’entrée vers un marché estimé à 500 milliards de livres d’ici à 2050, selon l’Agence internationale de l’énergie. Londres le sait : en donnant l’impulsion à un acteur national, il place ses pions dans une course mondiale. Le nucléaire nouvelle génération est en train de se jouer. Et le Royaume-Uni veut son siège à la table.

Ce projet SMR ne sort pas de nulle part. Depuis 2022 et le choc énergétique post-Ukraine, le Royaume-Uni relance à marche forcée son arsenal nucléaire.
Surtout, Londres ne veut plus se limiter à huit sites comme c’était le cas jusqu’en 2024. La nouvelle doctrine, c’est l’expansion, quitte à revoir les règles d’urbanisme pour accélérer les permis. Le ministre de l’Énergie, Ed Miliband, a promis « un âge d’or du nucléaire ». Reste à voir si les retards, les surcoûts et les doutes n’éclipseront pas cet optimisme.

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Étudiant en école de journalisme. Journaliste chez Économie Matin de 2023 à 2025.

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