Santé : l’OMS s’inquiète des futures pandémies

Tedros Adhanom Ghebreyesus, le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), a marqué la fin de l’année 2023 par un message fort. Après avoir surmonté trois années de crise due au Covid-19, il demande de reconcentrer la lutte contre les problèmes de santé majeurs. Cependant, il déplore les « immenses souffrances qui auraient pu être évitées ». Sa déclaration met en lumière la nécessité d’une préparation accrue face aux futures pandémies.

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Modifié le 28 décembre 2023 à 9h33
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28,5%La couverture vaccinale COVID-19 de la campagne d’automne 2023 pour les personnes âgées de 65 ans et plus est de 28,5%

L’OMS s’inquiète malgré la fin de la Covid-19

L'OMS (Organisation Mondiale pour la Santé) a levé le plus haut niveau d'alerte sur la pandémie de Covid-19 en mai 2023, signe que la situation était enfin sous contrôle. « Cela a marqué un tournant pour le monde après trois années de crise, de souffrance et de pertes pour les gens du monde entier. Je suis heureux de voir que la vie est revenue à la normale », a-t-il déclaré le 26 décembre 2023.

Cependant, la résurgence du choléra, avec plus de 40 foyers épidémiques à travers le monde, est une source de préoccupation majeure. Tout comme le climat : « La nécessité d’agir face aux conséquences de la crise climatique sur la santé a été reconnue aux plus hauts niveaux politiques. Ainsi, lors de la COP28, pour la première fois, les gouvernements, les scientifiques et les militants ont accordé une place centrale à la santé dans leurs discussions, adoptant à cette occasion une déclaration mondiale sur le climat et la santé. »

La lutte contre les maladies continue dans le monde

L'OMS a approuvé de nouveaux vaccins contre le paludisme, la dengue et la méningite, marquant des avancées dans la lutte contre ces maladies qui pourraient être éradiquées. « Cette année aussi, l’OMS a annoncé que l’épidémie de variole simienne (mpox) ne représentait plus une urgence sanitaire mondiale. Nous avons également approuvé de nouveaux vaccins contre le paludisme, la dengue et la méningite, des maladies qui menacent des millions de personnes dans le monde, en premier lieu les plus vulnérables.

L’Azerbaïdjan, le Tadjikistan et le Belize ont été déclarés exempts de paludisme et un ensemble de maladies tropicales négligées ont été éliminées dans plusieurs pays, notamment la maladie du sommeil au Ghana, le trachome au Bénin, au Mali et en Iraq, et la filariose lymphatique au Bangladesh et au Laos. Nous avons atteint la dernière ligne droite dans l’éradication d’une autre maladie évitable par la vaccination : la poliomyélite. Trente nouveaux pays ont introduit le vaccin contre le papillomavirus humain tandis que le monde progresse vers l’élimination du cancer du col de l’utérus », s’est félicité le directeur général de l’OMS.

2024 : année d’un accord contre les pandémies ?

Tedros Adhanom Ghebreyesus n’a pas manqué de rappeler les événements du 7 octobre 2023 en Israël et la guerre qui s’en est suivie et qui a fait 20.000 décès et 53.000 blessés, selon les données relayées par l’OMS. « Dans ce conflit, les hôpitaux et les agents de santé font l’objet d’attaques répétées tandis que l’aide reste largement insuffisante au regard des besoins de la population. Au 22 décembre, seuls neuf des 36 établissements de santé de Gaza sont partiellement opérationnels ; dans le nord, ils ne sont que quatre et fournissent les services les plus rudimentaires. C’est pourquoi nous appelons de nouveau à un cessez-le-feu immédiat. »

Mais l’espoir de l’OMS, à défaut d’un cessez-le-feu, c’est avant tout de mieux lutter contre les futures pandémies qui pourraient frapper le monde, que ce soit à cause d’une zoonose ou non. L’Organisation Mondiale pour la Santé veut donc que soit adopté un protocole à ce sujet. « Concernant la préparation et la riposte aux urgences, des lacunes demeurent dans les capacités mondiales à prévenir la prochaine pandémie. Une occasion unique nous sera donnée de les combler en 2024. Les gouvernements négocient actuellement le premier accord mondial de l’histoire destiné à protéger les communautés, les pays et la planète de la menace associée aux pandémies. Cet accord sur les pandémies vise à pallier les insuffisances mondiales en matière de collaboration, de coopération et d’équité. L’accord et les plans visant à renforcer le Règlement sanitaire international représentent des efforts monumentaux des gouvernements pour créer un monde plus sûr et plus sain ».

Paolo Garoscio

Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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