Revers de médaille : l’enfer de la circulation à Paris pendant les Jeux, pour les professionnels aussi !

Beaucoup de professionnels s’inquiètent de voir leurs interventions perturbées par les interdictions et restrictions de circulation pendant les Jeux olympiques et paralympiques de Paris. Et ils ont raison d’être inquiets !

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Par Fabien Bréget Modifié le 4 mars 2024 à 11h16
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8,8 MILLIARDS €Au total, le budget des Jeux 2024 devrait s'élever à 8,8 milliards d'euros.

 Circuler et stationner dans Paris n’est jamais aisé. Artisans, livreurs, installateurs, dépanneurs, soignants à domicile et bien d’autres professionnels utilisant un véhicule en font l’expérience tous les jours. La perspective des Jeux les inquiète à juste titre : les mesures de sécurité dévoilées à date par le préfet de Paris vont substantiellement perturber les conditions de circulation dans Paris, sa petite couronne, ainsi que sur certains axes majeurs de desserte de la capitale... et les difficultés vont commencer bien avant les JO. 

8 mois compliqués en perspective 

Les perturbations ne se limiteront pas à la durée des épreuves olympiques (26 juillet-11 août 2024) et paralympiques (28 août-8 septembre 2024). En prenant en compte les phases de montage et de démontage des sites et installations temporaires, on comprend que de mars à octobre 2024, ceux qui n’ont d’autre choix que de circuler dans Paris pour effectuer des livraisons, transporter des personnes ou intervenir chez des clients devront faire preuve de patience et se tenir constamment informés des opérations en cours et à venir, adapter leurs déplacements et informer le plus tôt possible leurs clients, particuliers, commerces ou entreprises, des changements occasionnés par ces perturbations. 

Un dispositif strict à respecter à la lettre 

Heureusement, les JO ne mettront pas Paris à l’arrêt ! Mais travailler dans Paris pendant les épreuves va demander aux professionnels itinérants un surcroît d’organisation et de planification. Se familiariser dès maintenant avec le dispositif de sécurité défini est une première étape pour prendre la mesure des perturbations à venir.  

 Quatre périmètres s’appliquent à chacun des sites accueillant des épreuves ou manifestations liées aux Jeux dans Paris, en Seine Saint-Denis, et dans le reste de l’Île-de-France. À chaque périmètre correspond des conditions d’accès et de circulation particulières pour les véhicules motorisés. Sauf autour du village olympique à Saint-Denis, ils ne sont pas permanents mais activés 2h30 avant le début des épreuves et désactivés 1h après la fin de ces dernières.  

 Seuls les spectateurs munis de billets et individus accrédités pourront accéder aux sites de compétition. Pour accéder au périmètre de protection Silt (loi Sécurité intérieure et lutte contre le terrorisme), toute personne sera fouillée par les forces de l’ordre.  

Toute une zone sera interdite à la circulation motorisée, sauf dérogation. Il y aura également une zone de circulation réglementée avec pour objectif de réduire les flux en déviant la circulation de transit. Seuls les conducteurs pouvant justifier un besoin d’accès (livraison, dépannage, accès au domicile ou au travail) pourront y circuler. Plusieurs axes réserveront des voies à la circulation des athlètes, secours, officiels, taxis et transports en commun. Certaines voies seront permanentes et d’autres dynamiques, activées en fonction des conditions de trafic et des compétitions. 185 kilomètres de voies sont concernés dans et autour de Paris.  

Outre 20 000 résidents, la zone interdite à la circulation motorisée concentre environ 700 établissements commerciaux dont des hôtels et restaurants. Les autorités ont prévu des dérogations pour un certain nombre de professionnels. Ainsi, seront autorisés à pénétrer et se déplacer dans ces périmètres lorsqu’ils sont activés : les véhicules de secours et ambulances, ceux des professionnels du dépannage pour les interventions urgentes ou des prestataires de soins à domicile, les taxis pour les personnes autorisées ou munies de billets, les véhicules de livraison sur présentation d’un justificatif des adresses, ceux des personnes travaillant dans la zone ou résidant dans les hôtels du périmètre. Cette liste n’est pas exhaustive et des négociations sont en cours avec les représentants des habitants et les organisations professionnelles en vue de la finaliser courant janvier 2024. Sous réserve de modifications à leur issue, les livraisons concernant des chantiers chez des particuliers ne seront pas autorisées, de même que les VTC, les transports publics, les autocars de tourisme et les prestataires de services à domicile. 

Compte tenu du nombre important de dérogations et des enjeux de sécurité, toutes les personnes concernées devront préalablement s’enregistrer sur la plateforme digitale effective au cours du premier trimestre 2024.  

Comment maintenir son activité ? 

Les professionnels itinérants opérant dans les zones évoquées peuvent commencer à s’organiser en s’informant sur les sites de la préfecture, de la ville de Paris ou Paris2024.org, notamment pour bénéficier d’une dérogation si le cas est possible. Ils peuvent aussi confronter les tracés de leurs tournées régulières aux cartes publiées par la préfecture, ainsi qu’identifier les points de passage et clients situés dans les périmètres concernés par les restrictions de circulation motorisée. Par ailleurs, il est essentiel, selon le nombre de clients concernés, d’étudier les possibilités de modifier les horaires d’intervention ou d’utiliser des modes de transport alternatifs, sachant que les stations resteront ouvertes et que les vélos y circuleront librement. Il est également recommandé d’éviter les prises de rendez-vous le 26 juillet, jour de la cérémonie d’ouverture, où quasiment impossible de circuler, même avec une dérogation. Enfin, il faut recalculer les tournées et modifier les temps de trajet pour tenir compte des restrictions de circulation et de leurs répercussions sur l’ensemble du trafic.  

 

En résumé, patience et solutions d’optimisation seront essentielles pour les professionnels itinérants au cours de cette période inédite. 

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Fabien Bréget, PDG de Nomadia, a une expérience de plus de 30 ans dans le domaine des hautes technologies. Avant de diriger Nomadia, il a été DG d’Automatic Data Processing Italie, ainsi que de Kern RH Solutions. La création de Nomadia en 2021 est issue de la fusion de Geoconcept, Danem et B&B Market. Fabien Bréget a continué à déployer sa vision stratégique lors de divers rachats afin de créer un champion européen de la mobilité intelligente. Hg a par ailleurs investi dans Nomadia en 2023. La société équipe aujourd’hui 200 000 utilisateurs et 4 000 clients, et a aujourd’hui une couverture internationale dans 92 pays.

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