Le 16 août 2025, une grande partie des pharmacies françaises baissera le rideau. Officiellement, pour dénoncer une décision du gouvernement sur les médicaments génériques. Officieusement, la bataille porte aussi sur les marges des officines.
Pourquoi les pharmacies seront fermées le 16 août 2025 en France ?
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Published on 8 août 2025 12h00
30 %À partir du 1er septembre, les laboratoires ne pourront plus accorder plus de 30 % de remise aux pharmacies, contre 40 % auparavant.
En septembre 2025, le plafond des remises sur les génériques passera de 40 % à 30 %. Pour les pharmaciens, cette baisse progressive jusqu’en 2027 est une menace directe pour la survie de milliers d’officines.
Un arrêté qui déclenche la colère des pharmaciens
Le 4 août 2025, un arrêté publié au Journal officiel a officialisé la réduction du plafond des remises commerciales sur les médicaments génériques. À partir du 1er septembre, les laboratoires ne pourront plus accorder plus de 30 % de remise aux pharmacies, contre 40 % auparavant. Le texte prévoit une baisse supplémentaire à 25 % en 2026, puis à 20 % en juillet 2027.
Ces ristournes, qui représentent environ 1 milliard d’euros par an, constituaient une source essentielle de marge pour les officines. « La trahison est actée, la colère des pharmaciens n’en est que décuplée », dénonce la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France.
Pour le président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (Uspo), Pierre-Olivier Variot, qui s'est exprimé à BFM Business, cette mesure pourrait représenter un manque à gagner annuel de 300 millions d’euros. Les marges dégagées par les génériques permettent à de nombreuses pharmacies de maintenir leurs services de proximité.
L’intersyndicale alerte : « Cette mesure aboutira à des milliers de pharmacies fermées, plus encore d’emplois détruits… ». Selon elle, la réduction des remises allongera les délais pour obtenir certains médicaments et fragilisera l’accès aux soins dans les zones rurales.
Des mobilisations prévues dès août, puis tous les samedis
Face à ce qu’ils considèrent comme un « coup de massue » économique, les syndicats ont annoncé plusieurs actions. Une première fermeture nationale aura lieu le 16 août 2025, suivie d’une nouvelle journée de mobilisation programmée le 18 septembre 2025.
Dès le 27 septembre, les pharmacies fermeront chaque samedi, afin d’alerter les 4 millions de patients quotidiens sur les conséquences de la mesure. Des manifestations devant le Parlement sont également prévues.
En parallèle, l’Uspo prépare une « double procédure juridique contre l’État ». Elle inclut une question prioritaire de constitutionnalité devant le Conseil constitutionnel et un recours pour « inaction en matière d’accès aux soins » devant le tribunal administratif.
Pour Philippe Besset, président de la FSPF, la profession est lassée : « Est-ce que, pour une fois, la profession pourrait être récompensée de son engagement 24 heures sur 24… ».