La prochaine grande crise immobilière provoquée par le télétravail ?

Le secteur immobilier de bureaux traverse une passe difficile, accentuée par la popularité croissante du télétravail depuis la pandémie de Covid-19, tout particulièrement aux États-Unis. Avec des immeubles de bureaux qui restent largement inoccupés et une baisse significative de leur valeur, le refinancement des prêts dans un contexte de taux d’intérêt élevés pose un risque de crise immobilière majeure, particulièrement pour les petites banques.

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Par Aurélien Delacroix Publié le 12 mars 2024 à 11h00
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206 MILLIARDSLe besoin de refinancement des prêts pour l'immobilier de bureau s'élève à 206 milliards de dollars aux États-Unis.

Depuis la pandémie de Covid-19, le paysage du travail aux États-Unis a été profondément modifié, avec un basculement notable vers le télétravail. Cette transition a laissé des traces visibles dans les centres-villes américains, autrefois vibrants, aujourd'hui marqués par la présence de nombreux immeubles de bureaux désertés.

La désertion des bureaux, un phénomène durable

Selon l'agence Fitch, le taux de vacance des bureaux a grimpé de 9,5% en 2019 à 13,5% en 2023, avec une projection inquiétante de 16,6% d'ici la fin de 2025. Jerome Powell, président de la Réserve Fédérale Américaine (Fed), souligne l'impact de cette situation sur les commerces de proximité, qui souffrent également de cette baisse de fréquentation.

Le secteur est également confronté à un défi financier majeur : le refinancement de 206 milliards de dollars de prêts immobiliers en 2024, dans un contexte où les taux d'intérêt atteignent leur niveau le plus haut depuis deux décennies. Janet Yellen, secrétaire au Trésor, met en lumière la complexité de cette opération, qui intervient dans un environnement marqué par des taux d'intérêt élevés et une baisse de la valorisation des biens immobiliers.

Une crise immobilière qui risque de s'étendre

Ce phénomène expose les petites et moyennes banques à un risque accru de défaut de paiement de la part de leurs emprunteurs, créant une situation potentiellement précaire pour ces institutions financières. Les implications de cette crise immobilière s'étendent au-delà du secteur bancaire, touchant également des fonds de retraite et des compagnies d'assurance qui détiennent des biens immobiliers commerciaux dans leurs portefeuilles.

Ces derniers se retrouvent encore plus vulnérables, étant moins régulés que les banques. La Fed, consciente des risques, engage des discussions avec les banques les plus exposées pour prévenir un « effet domino » qui pourrait avoir des conséquences dramatiques sur l'ensemble du système financier. Ryan Sweet, économiste pour Oxford Economics, met en garde contre les répercussions d'une vente des propriétés à des prix inférieurs, qui obligerait les banques à réévaluer leurs pertes potentielles.

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De formation économiste, Aurélien s'est spécialisé dans le domaine de la technologie, plus particulièrement dans l'émergence de l'intelligence artificielle et ses implications sociétales.

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