Face à la montée des tensions et des accusations de manipulation de l’information, la Commission européenne a pris des mesures drastiques contre le réseau social X. Cette décision fait suite à des inquiétudes croissantes concernant l’influence de figures telles qu’Elon Musk sur le débat public européen.
Réseau social X : la commission européenne demande une enquête approfondie

L'Union européenne mène une enquête approfondie sur le réseau social X
Depuis décembre 2023, la Commission européenne mène une enquête formelle sur le réseau social X, principalement pour évaluer ses méthodes de modération du contenu et la transparence de ses opérations. Ces investigations visent à garantir que le réseau social X se conforme aux règles strictes de l'Union européenne en matière de services numériques. Dans des propos rapportés par Le Monde, la commissaire européenne à la souveraineté technologique, Henna Virkkunen a déclaré : « Nous sommes déterminés à faire en sorte que toutes les plateformes opérant dans l’UE respectent notre législation, qui vise à rendre l’environnement en ligne équitable, sûr et démocratique pour tous les citoyens européens. »
Le vendredi 17 janvier, la Commission a imposé au réseau social X de fournir avant le 15 février « une documentation interne sur ses systèmes de recommandation et sur toute modification récente apportée à ceux-ci ». Une « ordonnance de conservation » a également été émise, obligeant la conservation de documents internes jusqu'à la fin de 2025, sauf conclusion anticipée de l'enquête. La Commission a exigé un accès aux interfaces de programmation d'applications (API) commerciales de X. Ce pas permettra une vérification plus approfondie de la modération des contenus et de la diffusion virale des comptes.
Pressions d'eurodéputés et États membres
Selon Bruxelles, les récentes mesures prises par l'Europe sont « indépendantes » des positions favorables d'Elon Musk envers l'Alternative pour l'Allemagne (AfD), le parti d'extrême droite allemand, considérées comme relevant de la liberté d'expression. La pression pour des mesures fermes ne provient pas seulement de la Commission, mais aussi d'eurodéputés et de divers États membres. Ils expriment une urgence collective à réguler les plateformes qui pourraient manipuler les débats politiques et sociaux en Europe. Elon Musk, figure centrale de cette controverse, est accusé de favoriser l'extrême droite à travers l'Europe. Des déclarations publiques de soutien à des partis comme l'AfD en Allemagne exacerbent ces tensions, avec des implications directes pour les futures élections législatives.
La critique ne se limite pas aux frontières de l'UE, des leaders mondiaux comme Olaf Scholz ont publiquement dénoncé les actions de Musk, affirmant qu'elles menacent la démocratie européenne. Le dirigeant de Tesla et SpaceX, a fréquemment exprimé son soutien pour l'AfD, le parti d'extrême droite allemand, en prévision des élections législatives du 23 février en Allemagne. Les derniers sondages positionnent ce parti en deuxième place, recueillant au moins 20 % des voix, juste derrière les conservateurs en opposition.