LinkedIn, Facebook, Instagram, X ou Snapchat utilisent désormais vos données personnelles pour l’entraînement de leurs modèles d’intelligence artificielle. Si les paramètres par défaut favorisent cet usage, il existe, pour chaque plateforme, un refus possible, plus ou moins accessible.
Réseaux sociaux : qui utilise déjà vos données personnelles et comment refuser ?

Depuis septembre 2025, la décision de LinkedIn d’activer par défaut l’exploitation des données personnelles de ses membres à partir du 3 novembre relance le débat sur la protection de la vie privée. Les autres réseaux sociaux adoptent des pratiques similaires pour renforcer leurs outils d’intelligence artificielle. Pourtant, chaque utilisateur dispose de leviers pour s’opposer à cet usage. Voici un panorama précis des démarches à suivre, réseau par réseau, pour exercer son droit de refus.
LinkedIn et l’activation par défaut de l’entraînement des données personnelles
À partir du 3 novembre 2025, LinkedIn commencera à utiliser les données personnelles de ses membres pour « entraîner son intelligence artificielle générative », a rapporté Le Monde. Sont concernés les profils, les parcours professionnels, les publications, les recommandations ou encore les interactions avec les recruteurs. Les messages privés et les informations salariales restent exclus, précise le réseau.
LinkedIn a confirmé que « nous n’entraînons pas les modèles d’IA générative avec ses données [d’un utilisateur] » s’il est estimé mineur de moins de 18 ans. Pour les adultes, le paramètre est activé par défaut. Comme le rappelle la documentation officielle, il est possible de refuser l’utilisation des données personnelles pour l’entraînement de l’Intelligence artificielle. Le refus passe par la rubrique Confidentialité des données puis « Données pour l’amélioration de l’IA générative ».
Meta : Facebook et Instagram et le formulaire d’objection européen
Meta exploite depuis avril 2025 les contenus publics des utilisateurs adultes pour entraîner ses systèmes d’intelligence artificielle. Selon AP News, ce mécanisme concerne l’UE et le Royaume-Uni, mais la société propose un formulaire d’objection. Ce dernier est accessible dans le Privacy Center, sous la rubrique IA chez Meta. L’utilisateur doit saisir son e-mail et expliquer en quoi ce traitement « lui cause un préjudice », condition posée par l’entreprise pour valider l’opposition.
Cette procédure illustre la complexité de l’usage des données personnelles par les réseaux sociaux. Comme l’a souligné un porte-parole à Reuters, Meta veut « équilibrer innovation et protection des droits des utilisateurs ». Mais l’entraînement reste automatique hors objection.
X et Grok : l’intelligence artificielle par défaut sur les publications
Le réseau X (ex-Twitter) intègre désormais Grok, assistant d’xAI. Les publications publiques et les interactions avec Grok sont utilisées « par défaut » pour l’entraînement. Les utilisateurs doivent modifier leurs paramètres de confidentialité pour exprimer leur refus. Le chemin est le suivant : Confidentialité et sécurité → Partage des données et personnalisation → Grok & collaborateurs tiers.
Il suffit ensuite de décocher l’option autorisant l’usage des données pour l’IA. Un compte privé empêche également la collecte, précise l’aide officielle de X (2025). Les utilisateurs qui ignorent ces réglages contribuent malgré eux à l’entraînement des modèles d’intelligence artificielle.
Snapchat : contrôler l’empreinte de My AI et des contenus publics
Snapchat a introduit un assistant baptisé My AI, nourri par les interactions avec les utilisateurs. D’après la documentation de l’entreprise (2025), il est possible de supprimer ces données dans Paramètres → Supprimer mes données → Supprimer les données My AI. Le réseau précise que cette opération peut prendre jusqu’à 30 jours.
Par ailleurs, les contenus publics peuvent servir à l’entraînement des modèles génératifs. L’option se désactive via Réglages → Confidentialité → Gérer mes informations. Snapchat permet ainsi un refus explicite, contrairement à TikTok, où les marges de manœuvre restent indirectes.
TikTok : réduire la visibilité publique faute de véritable opt-out
Contrairement à LinkedIn ou Meta, TikTok n’offre pas de bouton unique pour refuser l’entraînement de ses modèles d’intelligence artificielle. Son aide officielle documente surtout des réglages liés à la publicité personnalisée et au contrôle de la visibilité.
Les utilisateurs peuvent néanmoins limiter l’usage de leurs données personnelles en activant le mode privé, en restreignant les vidéos aux amis, en interdisant les téléchargements et les duos. Dans la section Annonces, il est possible de « déconnecter des annonceurs » et de supprimer régulièrement l’activité hors TikTok. Ces mesures ne bloquent pas l’entraînement, mais réduisent la quantité de données accessibles, ce qui revient à exercer un refus partiel.
