Salaire : qui sont les smicards de France ?

SMIC : une surreprésentation des femmes et des employés de TPE

Au 1er janvier 2023, les femmes représentaient 57,3 % des salariés au SMIC, soit 1,8 million d'individus. Cette prédominance féminine dans les rangs des smicards est encore plus marquée dans les grandes entreprises, où elles constituent 65,6 % des salariés au salaire minimum, comparativement à 54,3 % dans les TPE. Les travailleurs à temps partiel représentent la plus grande proportion des smicards de France.  Selon le groupe d'experts de la Dares, 38,3 % des salariés à temps partiel étaient rémunérés au salaire minimum début 2023, un taux trois fois supérieur à celui des salariés à temps complet (12,4 %). Dans les TPE, cette proportion atteint 41 % pour les temps partiels, et 26,8 % pour les temps complets.

Un chiffre qui met en lumière la fragilité économique des employés dans les petites structures et qui peut, en partie, s'expliquer par la pression des charges financières qui s'exerce sur ce type de structure. Autrement dit, plus la structure de l'entreprise est petite, plus le risque de se retrouver au SMIC est élevé. En comparaison, la proportion de smicards dans les entreprises de plus de 10 salariés s'élève à 15%, un chiffre qui baisse à 11% dans les grandes entreprises (+ de 500 salariés).

Un nombre record de smicards en 2023

Début 2023, la France a enregistré un record avec 17,3 % de ses salariés du secteur privé non agricole payés au SMIC, soit environ 3,1 millions de personnes. Ils n'étaient que 2,5 millions, soit 14,5% en 2022 et 12% en 2021.  Cette augmentation significative, comparée aux 12% d'il y a deux ans, s'explique par plusieurs facteurs. L'inflation, notamment, a joué un rôle crucial, entraînant des revalorisations successives du SMIC pour maintenir le pouvoir d'achat. Et pour cause, depuis janvier 2021, le SMIC a été revalorisé sept fois pour une augmentation globale de 13,5%. 

La hausse du nombre de smicards a un impact significatif sur certains secteurs, notamment l'hébergement, la restauration et la santé. Dans l'hébergement et dans le secteur de la restauration, près de quatre salariés sur dix sont rémunérés au SMIC. Cette situation met en lumière les défis auxquels ces secteurs doivent faire face, notamment en termes de rétention et de motivation du personnel. De plus, le phénomène de tassement des salaires, où les augmentations du SMIC rattrapent les salaires légèrement supérieurs, crée une dynamique où les différences de rémunération s'amenuisent. D'après les estimations, le SMIC devrait être revalorisé de 1,7 % pour l'année 2024. Si cette dernière est confirmée par le gouvernement en ce mois de décembre 2023, elle porterait le salaire minimum mensuel de 1383 euros nets à 1406 euros nets.