Avec la montée des températures, le frelon asiatique (Vespa velutina) signe son retour dans les jardins français. Classé espèce exotique envahissante depuis 2016 par l’Union européenne, ce redoutable hyménoptère est devenu le cauchemar des apiculteurs, des naturalistes et des simples promeneurs. Mais certaines plantes sont capables de le repousser comme le sarracenia, une plante carnivore. Le phénomène mérite attention.
Sarracenia : le piège naturel contre les frelons asiatiques

Les frelons asiatique, un danger dans votre jardin
En surface, tout semble paisible : la pelouse est tondue, les rosiers bourgeonnent, les enfants jouent. Mais un danger sournois plane. Installé en France depuis 2004, le frelon asiatique prolifère à grande vitesse, favorisé par un climat doux et une quasi-absence de prédateurs naturels. Chaque nid peut accueillir jusqu’à 5 000 individus, capables de consommer jusqu’à huit kilos d’insectes par saison, dont environ 50 % d’abeilles.
Ce carnage silencieux met en péril la pollinisation, les cultures fruitières, et l’équilibre même de nos écosystèmes. Et contrairement à certaines idées reçues, leur piqûre, bien que douloureuse, n’est généralement pas plus dangereuse que celle d’une abeille pour les personnes non allergiques. Le vrai risque ? La concentration, la proximité des nids et les attaques collectives déclenchées par alerte chimique.
Frelons asiatique, attirés par certains végétaux
Que l’on cultive un potager ou que l’on se prélasse à l’ombre d’un figuier, les frelons asiatiques s’invitent partout. Attirés par les odeurs sucrées, pommes, poires, cerises, mais aussi par les troncs creux des chênes ou des saules pour installer leur nid, ils transforment chaque recoin du jardin en potentiel repaire.
Pourtant, certaines plantes jouent le rôle d’anti-invité parfait. La lavande, la menthe poivrée, la sauge, le romarin ou la citronnelle diffusent des parfums que les frelons fuient instinctivement. Ces espèces aromatiques offrent une barrière olfactive utile, mais elles restent défensives. Leurs effets s’arrêtent aux abords.
Sarracenia : la solution offensive contre les frelons asiatique
C’est là que le sarracenia, plante carnivore d’origine nord-américaine, change la donne. Contrairement aux végétaux répulsifs, il ne se contente pas d’éloigner l’ennemi. Il le capture, digère et élimine. Selon Ça m’intéresse, un sarracenia peut piéger jusqu’à quatre frelons asiatiques par jour, en totale autonomie.
Son mécanisme est aussi simple qu’implacable. Attiré par le nectar sucré produit au sommet de ses urnes, le frelon glisse sur les parois lisses et se noie dans un liquide digestif où il sera lentement décomposé. Aucun produit chimique, aucune intervention humaine. Juste une plante qui, dans sa logique millénaire, fait le sale boulot sans bruit.
Pourquoi le jardin doit-il miser sur le naturel face aux frelons asiatique ?
Ceux qui croient que tuer un frelon isolé est une victoire n’ont rien compris au problème. L’écraser, c’est déclencher une alerte chimique qui peut rameuter toute la colonie. L’attaquer en groupe, c’est s’exposer à des risques d’agression massive, surtout si un nid se trouve à proximité. Même les professionnels s’y aventurent avec précaution. Dans ce contexte, le sarracenia offre une approche passive mais radicale, sans effet collatéral.
Il ne tue pas par vengeance, mais par nature. Il s’intègre au cycle écologique en ne bouleversant pas la faune auxiliaire ni les pollinisateurs non ciblés. En cela, il participe pleinement à une stratégie de cohabitation intelligente avec l’intrus asiatique.
