Sécurité routière : des associations dénoncent le retour aux 90km/h

Dans un contexte où la sécurité routière est au cœur des débats, Pierre Lagache, vice-président de la Ligue contre la violence routière, n’a pas hésité à exprimer son indignation face aux décisions de certains exécutifs départementaux. Retour sur ses déclarations et les chiffres qui alimentent cette polémique.

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Par Nicolas Egon Publié le 19 août 2023 à 8h00
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31%En France, 31% des accidents mortels sont causés par la vitesse

La vitesse à 80 km/h : un enjeu de sécurité

Pierre Lagache a récemment fait des déclarations percutantes sur franceinfo, critiquant ouvertement les départements ayant rétabli une vitesse de 90 km/h sur leurs routes secondaires. Pour rappel, depuis le 1er juillet 2018, une limitation à 80 km/h avait été mise en place sur les routes départementales. Selon lui, cette décision de repasser à 90 km/h est le fruit « d’exécutifs irresponsables » et porte atteinte à la sécurité sur nos routes.

Lorsqu'on se penche sur les chiffres, les arguments de Lagache en faveur de la sécurité prennent tout leur sens. Deux évaluations ont été menées depuis 2018 pour comparer les réseaux routiers restés à 80 km/h et ceux ayant réintroduit la limite de 90 km/h. Une première étude en 2020 a révélé que la mesure à 80 km/h avait permis de sauver 331 vies en 18 mois. Une étude plus récente, datant de novembre 2022, a montré une différence de 4 points sur l'évolution de la mortalité sur les routes, soit entre 75 et 90 vies sauvées. Comme le souligne Lagache : « il n'y a pas débat sur l'intérêt de la mesure, le 80 km/h sauve des vies ».

La critiques du retour au 90km/h

Face à ces chiffres, certains, comme la Ligue de défense des conducteurs, remettent en question la pertinence de ces études, les qualifiant de « biaisées ». Ils estiment qu'il n'existe pas de lien direct entre la réduction de la vitesse et l'accidentologie. Cependant, Lagache rétorque que ces études ont été menées par des organismes sérieux et sont largement documentées. Il ajoute que la mesure du 80 km/h avait été initialement motivée par un avis du Conseil national de la sécurité routière, qui avait alors estimé que cette mesure sauverait le plus de vies avec un impact minimal. La perte de temps due à cette réduction de vitesse est d'ailleurs minime, d'une seconde par kilomètre.

Mais alors, pourquoi certains départements ont-ils décidé de revenir à la limite de 90 km/h ? Pour Pierre Lagache, la réponse est claire : « Il y a une instrumentalisation politique de la sécurité routière de la part d'un certain nombre d'exécutifs départementaux ». Il va même plus loin en affirmant que les présidents de ces départements auront des comptes à rendre, car leurs décisions auront causé des morts qui auraient pu être évités.

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