Transport : après les SUV, Paris s’attaque aux motos

Deux jours après avoir voté le triplement du tarif de stationnement pour les SUV, un élu de l’opposition, Pierre-Yves Bournazel (Horizons), souhaite s’attaquer aux motos et scooters thermiques du fait de leurs nuisances sonores. À l’occasion du Conseil de Paris, mardi 6 février 2024, ce dernier propose tout simplement de les interdire de circulation durant la nuit.

Axelle Ker
Par Axelle Ker Publié le 7 février 2024 à 11h30
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50%Le sommeil de 50 % des Parisiens serait altéré à cause des nuisances sonores.

La moitié des Parisiens ne dormiraient pas bien à cause des nuisances sonores

Après avoir instauré le stationnement payant pour les motos et les scooters thermiques (2RM) à Paris en septembre 2022, Pierre-Yves Bournazel, ancien candidat à la députation de 2022 dans le 18e, membre de l'opposition à la mairie de Paris et tête de liste du parti Horizon pour les municipales de 2026, propose une mesure radicale : expérimenter leur interdiction de circulation entre 22 heures et 7 heures du matin. En parallèle, Pierre-Yves Bournazel s'est montré favorable à une mise en place généralisée de radars sonores dans les rues de la capitale.

L'élu justifie cette initiative avec l'étude du Plan d'amélioration de l'environnement sonore de la Ville de Paris, qui estime que le sommeil de la moitié des Parisiens serait altéré par les nuisances sonores. Selon l'Organisation mondiale de la santé, le sommeil est altéré à partir du moment où les nuisances sonores dépassent les 30 décibels. Or, selon le Plan d'amélioration de l'environnement sonore de la Ville de Paris, seuls 1,1 million de Parisiens dormiraient avec un niveau de bruit inférieur à 45 décibels pendant la nuit.  Le collectif Ras le Scoot, connu pour ses positions tranchées contre les deux-roues thermiques, souhaite aller plus loin en interdisant tout simplement la circulation aux deux-roues thermiques.

Une compétence qui ne relève pas de la mairie de Paris

Outre la lutte contre le bruit dans les rues de la capitale, cette mesure s'inscrit dans un contexte plus large de transition écologique, avec l'incitation (forcée) au passage à des deux-roues électriques. Avec la mise en place de la tarification du stationnement pour les 2RM thermiques, le nombre d'immatriculations des scooters et des motos électriques a augmenté de plus de 70% sur la seule année 2023. Mais que les élus ne s'y trompent pas, c'est surtout le prix du stationnement, qui peut monter jusqu'à 36 euros les six heures pour les deux-roues thermiques, qui poussent les Parisiens à se tourner vers les motos et les scooters électriques, le stationnement étant gratuit pour ces derniers.

La proposition de Pierre-Yves Bournazel sera débattue au Conseil de Paris jusqu'au vendredi 9 février 2024. David Belliard, adjoint EELV aux mobilités, estime pour sa part que cette proposition est intéressante, mais il a tenu à rappeler que la compétence relève non pas de la mairie de Paris, mais de la Métropole du Grand Paris, en charge de la Zone à faibles émissions (ZFE) : « Elle ne peut pas être mise en place par la Ville ». Une nouvelle qui semble offrir un certain repris aux parisiens concernés.

Axelle Ker

Diplômée en sciences politiques et relations internationales, journaliste chez Économie Matin & Politique Matin depuis septembre 2023.

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