JO 2024 : les Parisiens doivent-ils choisir entre télétravail et chaos ?

Face à l’anticipation d’une saturation des transports en commun pendant les Jeux Olympique de 2024 à Paris, les autorités mettent tout en œuvre pour minimiser l’impact sur la mobilité quotidienne des Franciliens et lance un appel pour favoriser le télétravail.

Axelle Ker
Par Axelle Ker Publié le 2 février 2024 à 10h00
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47%Environs 47% de entreprises ont mis en place le télétravail après la cirse du covid-19.

JO 2024 : les autorités publiques lancent un appel pour le télétravail

À l'horizon 2024, Paris s'apprête à accueillir les Jeux Olympiques de 2024 du 26 juillet au 11 août. Dans ce contexte, le gouvernement met en avant le télétravail comme solution préventive pour désengorger un réseau de transport pressenti comme le talon d'Achille de l'événement. « L'important, c'est de télétravailler » devient plus qu'un slogan ; une nécessité affichée sur les panneaux publicitaires des stations de métro et gares d'Île-de-France. Cette campagne vise à encourager une mutation des habitudes de travail en réponse à un double enjeu : garantir la fluidité des transports et assurer la continuité économique.

Les estimations sont préoccupantes pour les Franciliens qui seront à Paris pendant l'évènement sportif : selon une lettre du préfet de la région, Marc Guillaume, révélée par le Canard Enchaîné, « les seuils de saturation seront régulièrement dépassés » durant les Jeux sur 11 lignes de métro, 5 lignes de RER, et 5 lignes de Transilien. Ces chiffres alarmants rappellent le précédent des Jeux Olympiques de Londres en 2012, où un tiers des travailleurs londoniens avait adopté le télétravail pour alléger la pression sur les transports publics.

Entre flexibilité et inquiétudes pour les entreprises

Les entreprises franciliennes, conscientes de l'enjeu, s'organisent. Bernard Cohen-Hadad, de la CPME parisienne, souligne l'importance d'une préparation anticipée : « Nous réfléchissons bien en amont car on ne veut pas que le télétravail soit subi par défaut.» Les administrations s'organisent avec des directives claires pour maximiser le recours au télétravail, allant au-delà des trois jours habituellement autorisés, comme le précise une circulaire d'Elisabeth Borne datant de novembre 2023. Cependant, cette orientation suscite des réactions mitigées, notamment dans le secteur de l'hôtellerie et de la restauration. Franck Delvau, de l'UMIH Paris Île-de-France, exprime sa préoccupation : « Pour nous, c'est grave d'appeler au télétravail. Ce sont des clients en moins.»  Les JO de 2024, loin d'être perçu comme une opportunité, reflètent la crainte d'une répétition des difficultés rencontrées pendant la crise du Covid, où de nombreux établissements ont vu leur clientèle s'évaporer. Face à cette situation, la région Ile-de-France déploie une série de mesures pour accompagner les entreprises et les salariés dans cette transition. Le site Anticiperlesjeux.gouv.fr propose une carte interactive pour aider les Parisiens à naviguer dans la ville en évitant les zones de forte affluence pendant l'accueil de l'évènement sportif.

Cette initiative s'inscrit dans une logique de « travel demand management », stratégie éprouvée lors des Jeux de Londres de 2012, qui visait à informer et à orienter les déplacements des citoyens et des visiteurs. Autrement dit, pour les non-chanceux durant les JO de 2024, les autorités appellent au télétravail généralisé. Pour les autres, il vaut mieux quitter Paris, qui risquent d'être un enfer pour les franciliens.

Axelle Ker

Diplômée en sciences politiques et relations internationales, journaliste chez Économie Matin & Politique Matin depuis septembre 2023.

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