Automobile : les voitures hybrides polluent plus que prévu selon une étude

Les voitures hybrides émettent beaucoup plus de CO₂ que lors des tests officiels réalisés par les constructeurs. C’est le résultat d’un rapport qui vient de sortir.

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By Cédric Bonnefoy Published on 11 septembre 2025 17h30
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Automobile : les voitures hybrides polluent plus que prévu selon une étude - © Economie Matin
5 fois Selon un rapport, les voitures hybrides polluent de façon bien plus importante en conditions réelles.

Les voitures hybrides polluent 5 fois plus

Selon un rapport publié par Transport & Environment, les voitures hybrides présentent des émissions de CO₂ en conditions réelles largement supérieures à celles mesurées lors des tests réglementaires. Une situation qui remet en cause la place de ces modèles dans les portefeuilles industriels et dans la stratégie économique de la transition écologique. Selon l’ONG, les hybrides rechargeables immatriculés en 2023 émettent en moyenne 139 g de CO₂/km, contre 28 g/km affichés lors de l’homologation WLTP. L’écart est donc cinq fois supérieur aux valeurs officielles, un gouffre qui interroge autant sur la communication marketing que sur la solidité des projections financières des constructeurs.

La tendance s’est aggravée rapidement : les émissions réelles étaient 3,5 fois supérieures aux valeurs WLTP en 2021, 4 fois en 2022, et désormais 5 fois en 2023. Ce glissement progressif renforce l’idée d’un problème structurel et non conjoncturel. Pour les investisseurs, cette perte de crédibilité pourrait impacter la valorisation des groupes fortement exposés à cette technologie.

Entre incitations publiques et risques réglementaires

Les hybrides rechargeables représentent aujourd’hui 8,6 % du marché européen et 6,1 % en France. Leur succès commercial tient en grande partie aux bonus et exonérations fiscales, ainsi qu’au rôle qu’ils jouent dans le calcul des objectifs CO₂ européens. Mais si leur bilan réel est largement négatif, ces avantages apparaissent comme un coût inefficace pour les finances publiques.

L’Union européenne prévoit une révision des règles en 2025 puis en 2027-2028, avec un ajustement des facteurs d’utilisation. Cependant, même après ces changements, les émissions réelles devraient rester 18 % plus élevées que les valeurs officielles. Pour les constructeurs, cela signifie que les PHEV ne constitueront plus un outil fiable pour échapper aux sanctions. À terme, cela pourrait obliger l’industrie à réallouer massivement ses investissements vers l’électrique pur, avec un coût immédiat pour leur rentabilité.

Des répercussions économiques déjà visibles

Les chiffres publiés fragilisent le positionnement des PHEV comme alternative rentable. Si les consommateurs prennent conscience du décalage entre promesses et performances, la demande pourrait ralentir. Les aides publiques risquent également d’être révisées, ce qui renchérirait le prix final de ces modèles.

Pour les constructeurs, le risque est double : un effet d’image négatif auprès du grand public et une remise en question réglementaire qui affecterait directement leurs marges. L’hybride rechargeable pourrait rapidement passer du statut de produit stratégique à celui de « technologie piégée », peu attractive économiquement face à la montée en puissance du 100 % électrique.

Cedric.bonnefoy

Cédric Bonnefoy est journaliste en local à la radio. À côté, il collabore depuis 2022 avec Économie Matin.

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