1er avril, fin des quotas laitiers : les producteurs n’aiment pas la blague

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Par Aurélien Delacroix Modifié le 31 mars 2015 à 6h59
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95%En cinq ans, les exportations de produits laitiers ont augmenté de 95% (10,55 milliards d'euros).

Le bon vieux système des quotas laitiers va prendre une retraite bien méritée. C’est en effet à partir du 1er avril que ce système né en 1984 va prendre fin, selon la volonté de la Commission européenne, libéralisant ainsi tout un secteur de l’économie agricole du vieux continent.

Le système des quotas laitiers, dont l’objectif a été de limiter la production laitière pour chaque État membre, étant désormais mort et enterré, la concurrence mondiale va pouvoir s’adonner à plein en Europe. Un véritable « défi » selon le Commissaire à l’Agriculture Phil Hogan, mais une opportunité aussi : les exportations vont pouvoir augmenter, notamment vers une Asie friande des produits laitiers européens.

Vers de trop grandes disparités entre les acteurs ?

Des opportunités certes, mais également des problèmes. La fin des quotas laitiers signifie également que les étiquettes vont être fortement bousculées, tandis que les risques de concentration du secteur sont bien réels : pour affronter la concurrence mondiale, de grands groupes européens devront émerger il y a aura très certainement de lourds mouvements dans le milieu.

La France notamment, premier pays agricole en Europe, craint pour son secteur laitier, tout comme l’Espagne et l’Italie. Ces pays ont fait le choix d’une production diversifiée, sans nécessairement investir lourdement dans des outils de production industriels. D’autres pays comme l’Allemagne, l’Europe du Nord ou la Grande-Bretagne se frottent au contraire les mains : la fin des quotas laitiers, c’est tout ce qu’ils attendaient pour attaquer de nouveaux marchés.

La France inquiète

Pour éviter des variations trop fortes et pour ne pas pénaliser certaines productions plus fragiles, la Commission va tout de même mettre en place des systèmes d’aide, notamment des crédits via la Banque européenne d’investissement (BEI) ou encore la création d’un observatoire du secteur laitier. La France, avec de grands groupes comme Danone ou Lactalis, conserve toutefois une belle carte à jouer dans la nouvelle compétition qui s’ouvre.

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De formation économiste, Aurélien s'est spécialisé dans le domaine de la technologie, plus particulièrement dans l'émergence de l'intelligence artificielle et ses implications sociétales.

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