Les PV vont doubler pour financer le Grand Paris : « un signal négatif renvoyé à l’automobile française dans un climat économique qui n’en a pas besoin. »

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Par Pierre Chasseray Publié le 8 mars 2013 à 9h26

S'il est indiscutable que la région parisienne nécessite une extension de son réseau de transports en commun afin de faciliter les déplacements des Franciliens, il est absolument inacceptable d'imaginer le financement de ce projet à travers l'augmentation des amendes de stationnement, comme l'imagine actuellement le Gouvernement.

Déjà une hausse des amendes en août 2011

Le 1er août 2011, un décret du Ministère de la Justice entrait en application et relevait l'amende de stationnement de 6 euros, faisant passer l'amende de stationnement de 11 à 17 euros, soit une hausse de plus de 50 %. Il parait ainsi démesuré d'imaginer cette fois-ci de doubler le prix de cette amende. Cela reviendrait à une hausse de plus de 200 % en moins de 2 ans. Une petite infraction de stationnement justifie-t-elle cette envolée ?

L'arrivée du PV électronique a déjà multiplié le nombre de verbalisations

Alors que les chiffres de 2012 ne sont pas encore scellés, les années précédentes ont déjà été marquées par une hausse généralisée des amendes dressées à l'encontre des automobilistes, ceci étant notamment du à l'arrivée du PV électronique, plus rapide pour verbaliser. Le comportement des automobilistes n'a pas connu une révolution d'une année sur l'autre et pourtant 2010 avait connu une augmentation de 5,3 % sur Paris et en 2011, l'augmentation du nombre d'infractions de stationnement sanctionnées progressait encore de 7 %. Tous les indicateurs laissent supposer que les chiffres de 2012 confirmeront cette tendance.

La cause ? Des places de stationnement de plus en plus rares et des alternatives de plus en plus chères

Lorsque l'on se penche sur la politique anti-automobilistes de certaines villes comme Paris, force est de s'interroger sur les causes qui peuvent inciter les automobilistes à ne pas s'acquitter de leur ticket de stationnement extérieur ou à dépasser le temps de stationnement. Dans le cas de la ville de Paris, c'est 30 % des places extérieures qui ont été supprimées en 10 ans, raréfiant ainsi mécaniquement le nombre d'emplacements accessibles et disponibles. Moins il y a de places, plus vous incitez les automobilistes à ne pas libérer l'emplacement trouvé, quitte à dépasser le temps autorisé par le ticket de stationnement.

Seconde raison évidente, le coût du stationnement souterrain augmente significativement, dissuadant de ce fait les plus modestes à accéder à ce type de parking trop onéreux. Que ce soit à Pau, à Marseille, à Rennes ou encore une fois à Paris, toutes les grandes villes connaissent une inflation brutale des coûts de stationnement en parking souterrain. Quel message adresse-t-on aux automobilistes si ce n'est le choix entre un tarif inaccessible en souterrain et une recherche de place proche de l'impossible en extérieur ?

Qui veut-on sanctionner ?

A travers cette taxe supplémentaire sur les petites infractions de stationnement, il apparait évident que le Gouvernement ne s'attache pas à sanctionner plus durement les plus grands délits mais une nouvelle fois les plus petits, n'entrainant aucune conséquence directe sur la sécurité. Les automobilistes victimes de cette hausse seront indéniablement les plus modestes que l'on veut inciter par la taxe à ne plus utiliser leurs véhicules en oubliant que l'automobile est un vecteur essentiel de mobilité, d'économie et de loisirs. Doubler les infractions ? C'est un nouveau coup porté aux automobilistes les plus modestes et un signal négatif renvoyé à la filière automobile française dans un climat économique qui n'en a pas besoin.

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Pierre Chasseray est délégué général de l'association 40 millions d'automobilistes. www.40millionsdautomobilistes.com

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