Billet de (mauvaise) humeur : l’égoïste

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Par Janin Audas Modifié le 28 mars 2014 à 8h06

« Dis grand-père, raconte-moi comment c’était quand tu étais jeune, toi ? »

« Qui, moi ? Je suis né après la guerre, la seconde guerre mondiale, celle faite par mes parents , pour que je puisse naître dans un pays libre, tout comme l’avaient fait avant eux mes parents il y a tout juste cent ans. Tous ont travaillé dur pour que je réussisse dans la vie, ils m’ont éduqué, instruit et cultivé.

J’ai appris l’économie dans le journal « Le Monde », j’ai suivi des études et pris l’ascenseur social qui m’était offert En un mot, j’ai utilement profité de leur travail…

Puis, en 1968, je me suis révolté, révolté contre le confort qu’ils m’offraient, contre l’éducation qu’ils me donnaient (pas cool). Des joins j’ai fumé et hippie suis devenu !

Au Larzac, je suis allé, j’ai fait l’amour (pas la guerre) et refusé celui de mes parents. En vérité, je les ai reniés…

Puis, quand j’ai travaillé, aussitôt j’ai revendiqué, revendiqué mes droits : droits à la santé, droits aux loisirs, droits à la culture, droits au confort et droits à la solidarité nationale.

En mai 1981, j’ai voté pour les 110 propositions de l’Union de la Gauche, et je suis allé crier victoire Place de la Bastille, Ainsi, ai-je obtenu les 35 heures, les RTT*, la 5e semaine de congés payés et la retraite à 60 ans, tout cela sans réduction de salaire. J’ai refusé les réformes structurelles de mon pays et la retraite par capitalisation, tout ce qui aurait pu me frustrer. J’ai préféré le chômage bien indemnisé, pas de concessions !

A la remise en cause de mes avantages facilement acquis, j’ai plébiscité un nouveau traitement, le traitement social du chômage. J’ai adoré consommer et j’ai détruit la planète ; et là écolo suis devenu.

J’ai vécu sur le crédit de la collectivité ; j’ai surendetté « ce » pays.

Maintenant je suis à la retraite… par répartition, solidarité des générations oblige mon petit. Et j’entends disposer d’un maximum de revenus pour pouvoir voyager et jouir d’un repos bien gagné  ».

- « Mais qui es-tu donc grand-père ? »

- « Je suis… je suis… la « génération égoïste », celle de 1968, celle de Mitterrand ; Je suis un « bobo », je veux tout à la fois ; je suis cultivé, à la mode, sur protégé, snob et prétentieux ! » « Mais moi grand-père, quand je serai grand, je serai Bobo aussi ?

Impossible mon chéri, tu travailleras pour rembourser mes dettes, Ainsi que tes enfants et peut-être les enfants de tes enfants ».

* Note à l’intention de ceux qui n’en n’ont pas : RTT : récupération du temps de travail au-delà de 35 heures de travail par semaine.

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Commissaire aux comptes, conseil en management d'entrepriseExpert-comptable honoraireVice-président du Mouvement ETHICPrésident fondateur du cabinet 01 AUDIT ASSISTANCE

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