Carrefour n'en finit pas de marcher sur son chemin de croix. Le groupe de distribution a rencontré de sérieuses difficultés au troisième trimestre, avec des pertes en France, en Europe, et un peu partout dans le monde.
Cet été, la direction de Carrefour a pris le taureau par les cornes en nommant à la tête du groupe Alexandre Bompard, l'ex-patron de la Fnac. Mais le nouveau PDG n'a pas encore eu le temps d'imprimer sa marque et définir sa stratégie pour redresser la course d'un navire qui tangue dangereusement. Le plan de relance sera présenté avant la fin de l'année, et il faut s'attendre à une réduction importante des coûts : cela permettra de dégager des marges de manœuvres pour multiplier les promotions et gagner de nouveau des parts de marché.
Derrière Leclerc
Car c'est bien de cela dont il est aujourd'hui question. Carrefour a cédé sa place de numéro un français à Leclerc, qui affiche une part de marché de 21,3% au troisième trimestre, contre 20,2% pour son rival Carrefour. Soit 0,8 point de moins qu'il y a un an… En Italie, en Espagne, en Belgique, le groupe voit ses ventes reculer, tout comme en Chine avec un recul sévère de 4,6%. Au Brésil, autre gros marché pour Carrefour, la croissance est de 1,1% en raison de la baisse des prix sur les produits alimentaires. En tout, Carrefour a enregistré un chiffre d'affaires de 21,85 milliards d'euros : c'est dans les clous du consensus des analystes qui tablaient sur 21,9 milliards.
Croissance faible
La croissance des mois de juillet, août et septembre s'est établie à 0,4% seulement. Un chiffre qui passe à 0,5% à magasins comparables, hors essence et effets calendaires. Sur les mêmes bases, la croissance avait été de 2,8% au second trimestre. Il est donc urgent d'agir, ce qu'Alexandre Bompard ne manquera pas de faire, quitte à supprimer des postes et fermer des magasins. Il devra aussi préciser la stratégique numérique de Carrefour, en retard sur la concurrence.
