La question de la compétitivité des entreprises française par rapport aux autres pays européens, notamment dans l’Est, est un des sujets principaux de la campagne Présidentielle de 2017 et un des enjeux majeurs des élections. Si le Medef, le syndicat des patrons, se plaint régulièrement, ce n’est peut-être pas totalement à tort : les dernières données d’Eurostat publiées le 6 avril 2017 sont en effet éloquentes.
La France : numéro 5 du coût du travail en Europe
La publication par Eurostat du classement des pays européens où le coût du travail est le plus cher montre que les entreprises françaises ne sont pas les plus à plaindre : avec 36,50 euros de l’heure, la France n’est pas le pays où le travail est plus cher en Europe. Certes, c’est plus que les 33 euros de l’Allemagne, en sixième position du classement, mais la France n’est que 5ème.
C’est au Danemark où une heure de travail coûte le plus cher : 42 euros. Suivent la Belgique (39,20 euros), la Suède (38 euros) et le Luxembourg (36,60 euros). Les écarts sont assez importants entre ces grosses économies mais il est certain que la concurrence des pays de l’ex-URSS est rude.
La Bulgarie gagne la palme du coût du travail horaire : 4,40 euros. C’est 9,5 fois mois que le Danemark et 8,2 dois moins que la France. Ça signifie qu’une entreprise, en Bulgarie, peut payer un salarié pour une journée de 8 heures pour le même prix qu’en France un salarié est payé une heure.
La France gagne la palme des coûts non salariaux
Outre ne pas être parmi les pays les plus compétitifs en termes de coût du travail de l’Europe à 28 (le Brexit n’a pas encore eu lieu), la France gagne bien une palme : celle des coûts non salariaux. Alors que la moyenne européenne se situe à 23,9 % (26 % pour la zone euro), la France atteint le niveau record de 33,2 %. La faute aux cotisations sociales élevées.
En Allemagne ces mêmes coûts tombent à 22,4 % et les moins chers se trouvent sur l’île de Malte où ils ne plafonnent qu’à 6,6 %.