Goldman Sachs propose de baisser votre salaire… de 30%

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Par Laure De Charette Modifié le 29 janvier 2013 à 11h36

Quand les banquiers de Goldman Sachs donnent leur avis sur les solutions miracles à prodiguer à la France pour enrayer la crise, cela fait… mal ! Huw Pill, économiste en chef de Goldman Sachs, l’une des banques d'investissement les plus prestigieuses et sulfureuses du monde –ce n’est pas pour rien qu’elle est surnommée le « diable de la finance »- a été interviewé par le Huffington Post. D’après lui, il faudrait purement et simplement baisser les salaires de tous les Français d’environ un tiers. Rien que ça !

Pour commencer, le « Monsieur Europe » de Goldman estime que, comparée à la Grèce, la France « a tout pour elle » mais qu’elle a deux (petits) problèmes : son « manque de compétitivité » et des « déséquilibres dans ses comptes ». Tiens donc ! Et qui grève les finances ? « Le secteur public », accusé d’être « bien trop important ». Les fonctionnaires apprécieront. Ceci dit, les dépenses de fonctionnement de l'Etat représentaient en effet 34,7% du total des dépenses en 2010 (contre 41% en 1960 !), soit le deuxième poste de dépenses derrière les prestations sociales (45,3% en 2010).

Alors pour sortir du marasme dans lequel l’Hexagone se trouve, l’économiste a une idée : « une baisse des salaires générale », afin de « regagner de la compétitivité ». 3%, 5%, 10%... ? Non ! « On estime que la France devrait réduire sa moyenne salariale d’environ un tiers » explique celui qui travaille dans une entreprise où, comme le souligne Time to sign off, les bonus accordés en actions aux douze membres de l’équipe dirigeante ont dépassé les 102 millions de dollars en 2012, et où le salaire moyen annuel a dépassé les 410 000 dollars... soit une augmentation de 9% en un an !

Pour autant, Huw Pill se dit « persuadé que la France peut se réformer », dans les « trois à cinq ans », et ainsi « prendre la bonne direction ».

Quant à la zone euro, elle devrait selon lui « connaître une contraction moins importante » cette année qu’en 2012, mais, prévient-il, les lendemains ne vont pas chanter tout de suite. 2016, il faudra attendre 2016 selon ses estimations « pour retrouver une croissance modeste ». Patience, donc ! « L’Europe va s’en sortir doucement, mais sûrement ». Si un expert de Goldman Sachs le dit, nous voilà rassurés…

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Journaliste depuis 2005, Laure de Charette a d'abord travaillé cinq ans au service France du quotidien 20 Minutes à Paris, tout en écrivant pour Economie Matin, déjà. Elle est ensuite partie vivre à Singapour en 2010, où elle était notamment correspondante du Nouvel Economiste et où elle couvrait l'actualité politique, économique, sociale -et même touristique !- de l'Asie. Depuis mi-2014, elle vit et travaille à Bratislava, en Slovaquie, d'où elle couvre l'actualité autrichienne et slovaque pour Ouest France et La Libre Belgique. Elle est aussi l'auteur de plusieurs livres, dont "Chine-Les nouveaux milliardaires rouges" (février 2013, Ed. L'Archipel) et "Gotha City-Enquête sur le pouvoir discret des aristos" (2010, Ed. du Moment). Elle a, à nouveau, rejoint l'équipe d'Economie Matin en 2012.

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