Lost in translation : les entreprises françaises perdues à l’export

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Par Sophie de Menthon Modifié le 26 septembre 2012 à 16h37

Il s'agit d'un des maux structurels français : Nos entreprises ne sont pas taillées pour exporter le made in France. Cela expliquerait les 70 milliards de déficit commercial que la France connait à comparer avec l'excédent de 150 milliards de nos voisins allemands.

Le rapport de l'enquête la plus percutante sur la situation des entreprises françaises à l'international, réalisée par ETHIC a été présenté le 13 septembre dernier à la Ministre du Commerce Extérieur Nicole BRICQ par ETHIC et Johann SPONAR, le Directeur Général du Groupe SALVEO.

Le sondage fait ressortir que les exportateurs français n'ont pas de stratégie de développement à l'international ambitieuse ou même définie : les zones proches géographiquement sont privilégiées aux marchés à forte croissance. 67% des entreprises se contentent de saisir des opportunités en participant à des salons et plus de la moitié des exportateurs (56%) avouent répondre aux contacts « entrants » et demandes spontanées. Près de 50% des entreprises choisissent de mettre en place un distributeur pour pénétrer un marché. L'option d'une structure sur place, même légère, ne concerne que 18% des entreprises interrogées.

64% des entreprises recourent encore à leurs propres moyens pour prospecter et 36% effectuent leur prospection depuis la France. Les VIE (Volontariat International Entreprises) sont largement sous-utilisées. La majorité des PME/PMI ne savent pas par où commencer ni sur qui s'appuyer entre les différents dispositifs d'appuis publics et privés.

Près de 40% des entreprises rencontrent des problèmes de collectes d'information sur les marchés : informations d'ordre juridique, fiscal et réglementaire principalement. La barrière de la langue, de la culture locale du pays visé et surtout le suivi des contacts sur place et les contraintes logistiques sont autant d'écueils et problématiques auxquels les chefs d'entreprises sont confrontés.

Des pistes de réflexion très concrètes ont été proposées à la Ministre Nicole BRICQ par ETHIC et SALVEO. Le plan d'action repose sur 3 fondamentaux : créer une véritable culture export, favoriser le soutien des exportateurs par des relais stratégiques et surtout opérationnels sur le terrain, depuis les pays et enfin redéfinir la politique publique de financement. Fonctionner par filières stratégiques pour identifier les opportunités de marchés grâce à des groupes de travail composés de chefs d'entreprises, d'exportateurs et d'experts...

À l'heure où l'Equipe de France de l'Export instaurée en 2010 est à bout de souffle, où le millefeuille des échelons locaux, régionaux et nationaux embrume le paysage public d'aide à l'international, où le discours et les moyens associés sont souvent confus, il est temps Madame la Ministre de passer aux choses sérieuses et de donner leur chances à ceux qui « font » l'export au quotidien.

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Sophie de Menthon est la présidente du mouvement patronal Ethic. Elle est également membre du conseil économique et social (CESE), et auteur de nombreux ouvrages pédagogiques ou de vulgarisation pour la jeunesse.    http://www.sophiedementhon.fr/

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