Europe : toujours pas d’idées pour la relancer

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Par Eric Verhaeghe Publié le 24 août 2016 à 11h12
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0,3%Le Brexit pourrait avoir un impact négatif de 0,3 % sur la croissance de la Zone Euro.

L’Europe n’est pas morte après le Brexit, a déclaré Renzi, à la sortie du mini-sommet de Ventotene. Pourtant, après une longue séance de discussion sous le soleil méditerranéen, les ambitions européennes des trois historiques que sont l’Allemagne, la France et l’Italie, présentent un encéphalogramme absolument plat. On relèvera tout particulièrement les abandons en rase campagne par François Hollande de toutes les positions qu’il avait tenues jusqu’ici.

Les propositions de Hollande pour l’Europe

À la sortie du sommet, François Hollande a déclaré:

M. Hollande a de son côté énuméré trois « priorités » pour parvenir à cette relance d’une Union européenne en pleine crise existentielle. La première, selon lui, doit être la sécurité avec la protection des frontières extérieures de l’UE grâce à un corps de gardes-frontières et de garde-côtes.

La seconde, a-t-il poursuivi, doit être la défense avec « davantage de coordination, de moyens supplémentaires et de forces de projection ». Et la troisième, la jeunesse avec un programme Erasmus d’échanges universitaires « amplifié ».

Oui, mais alors, le projet d’intégration économique renforcée, d’euro-gouvernement, toutes ces idées farfelues qui consistaient à répondre au Brexit par plus d’Europe encore, et plus de bureaucratie? C’est passé à la trappe? Visiblement oui. Le projet européen n’est désormais plus que sécuritaire, et va viser, comme suggéré sur ce blog à plusieurs reprises d’ailleurs, à faire financer la défense française par ses voisins.

Les eurolatres manquent d’imagination

Tous ceux qui (dont l’auteur de ces lignes) qui considèrent que le Brexit était une conséquence plausible de la folie eurolatre qui s’est emparée du gouvernement profond depuis plusieurs années, et une étape nécessaire pour la construction d’un vrai projet européen, boivent du petit lait. Quels sobriquets n’avons-nous entendu de la part des partisans du « Remain » à propos du « Leave »: démagogie, populisme, racisme larvé, repli sur soi, petitesse, tout y est passé pour nous minorer face à ces intelligences surpuissantes qui prônaient le statu quo.

Toutes ces intelligences surpuissantes qui sont convaincues que l’Europe, c’est l’intelligence, et que l’Etat-nation, c’est la bêtise, qu’ont-ils à proposer aujourd’hui? Quelle est leur vision d’avenir? Quelle solution leur brillante intelligence propose-t-elle?

La vérité est triste à dire, mais elle est têtue: l’europhilie aujourd’hui est la caractéristique première des crétins fats. Ils se pensent supérieurs à tout le monde, mais ils sont bien en peine d’expliquer pourquoi ils aiment l’Europe (à part répéter que c’est comme ça, que l’Europe c’est moderne, que l’Europe c’est la paix, que l’Europe c’est la lumière), et ils sont bien en peine d’avoir la moindre idée sur la façon de la remettre sur les rails.

Ah si! il y a bien une idée! élargir Erasmus. Bonjour la modernité! bonjour l’ambition!

Les eurolatres ont tué l’idée européenne

En réalité, s’il existe des coupables dans la mort d’une certaine idée de l’Europe, il ne faut pas les chercher ailleurs que chez les eurolatres. Ces gros bourgeois repus, hautains, conformistes, ont transformé l’ambition européenne en tumeur nécrosée que plus aucun chirurgien n’ose opérer.

Article écrit par Eric Verhaeghe pour son blog

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Né en 1968, énarque, Eric Verhaeghe est le fondateur du cabinet d'innovation sociale Parménide. Il tient le blog "Jusqu'ici, tout va bien..." Il est de plus fondateur de Tripalio, le premier site en ligne d'information sociale. Il est également  l'auteur d'ouvrages dont " Jusqu'ici tout va bien ". Il a récemment publié: " Faut-il quitter la France ? "

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