La justice américaine vient de rendre publiques les accusations à l’encontre du constructeur chinois Huawei. La firme est accusée de blanchiment d’argent, escroquerie bancaire et complot afin d’empêcher le travail de la justice.
Skycom, la filiale fantôme du Huawei, est dans le collimateur de la justice
Le timing n’aurait pas pu être pire : alors même qu’une délégation chinoise est attendue à Washington pour tenter de mettre fin aux droits de douane excessifs que les deux pays se sont mutuellement imposés, la justice américaine vient de révéler ses accusations à l’encontre de Huawei. « Huawei a utilisé une stratégie de mensonges afin de mener et développer son activité », a déclaré Richard Donoghue, procureur du district est de New York.
Toujours selon le procureur, Huawei aurait utilisé Skycom, une société établie à Hong Kong, afin de pouvoir vendre ses smartphones en Iran, chose normalement impossible étant donné les sanctions américaines.
Selon le procureur, Wanzhou Meng aurait tout fait pour garder son montage illégal secret
Les accusations du procureur concernent également Wanzhou Meng, la directrice financière de Huawei arrêtée au Canada en décembre 2018. Elle est accusée d’avoir fait croire aux banques que Huawei n’avait pas d’intérêts commerciaux dans Skycom. Afin d’empêcher la justice de prouver le contraire, elle en aurait par ailleurs détruit les preuves, ce qui lui vaut un chef d’accusation supplémentaire. Enfin, troisième accusation : dans la perspective d’une enquête, Wanzhou Meng aurait orchestré l’expatriation de cadres américains de la firme, afin qu’ils ne puissent pas être convoqués en tant que témoins par la justice américaine.
En plus de ces accusations, Huawei est visé depuis 2014 par un deuxième procès, dans le cadre duquel l’opérateur de télécommunications T-Mobile accuse la firme de vol de secrets industriels. Selon T-Mobile, Huawei se serait servi de son robot Tappy (officiellement utilisé pour tester ses smartphones) afin de voler la propriété intellectuelle de T-Mobile.