Face au pic de pollution qui frappe Paris et Lyon depuis le début de la semaine, les pouvoirs publics ont opté pour la circulation alternée.
La frustration se fait ressentir parmi les automobilistes, mais les mesures sont très bien acceptées par l’ensemble de la population car elles concernent notre santé.
Nombre de questions se posent maintenant sur les conséquences sur notre santé de la pollution. Nous faisons le point sur ces interrogations.
Quels sont les effets de la pollution sur la santé ?
La pollution de l’air peut avoir divers effets à court et à long terme sur la santé. La pollution de l’air en milieu urbain accroît le risque de maladies respiratoires aiguës (pneumonie, par exemple) et chroniques (cancer du poumon, par exemple) ainsi que de maladies cardio-vasculaires.
La pollution de l’air est donc responsable de nombreuses pathologies. Les particules sont si fines qu’elles parviennent à se faufiler jusque dans le système sanguin et à créer des caillots qui peuvent boucher les artères. Une étude anglaise récente démontre par ailleurs que les nanoparticules pourraient aussi s’introduire jusque dans le cerveau et accentuer le risque de développer une maladie neurodégénérative comme Alzheimer.
Peut-on mourir de la pollution ?
Les particules fines sont responsables de 42.000 décès en France chaque année.
Parmi eux, 34 000 décès pourraient être évités, d’après une étude menée par Santé Publique France et publiée en juin dernier.
Même si les conditions météorologiques et la hausse saisonnière de certaines activités sont identifiées parmi les causes de la pollution de l’air, c’est avant tout la pollution des émissions répétées de polluants qui peut nuire à la santé… Particules, dioxyde …le cocktail de polluants est particulièrement nocif !
Les particules sont les matières microscopiques suspendues dans l’air. Ce sont elles qui noircissent les façades des immeubles. Il s’agit du "polluant atmosphérique le plus nocif pour la santé humaine en Europe", précise l’Agence européenne de l’environnement.
Le dioxyde d’azote (NO2) est un gaz brun-rouge produit par les moteurs à combustion, les centrales thermiques, et en grande quantité par les moteurs diesel.
Le dioxyde de souffre est un gaz incolore, dense et toxique. Il provient des combustibles fossiles comme le charbon et le pétrole. Son inhalation est fortement irritante et est responsable de nombreuses pathologies respiratoires.
L’ammoniac (NH3), que l’on retrouve au printemps, lors des épandages.
L'ozone (O3) résulte lui de la transformation chimique de l'oxygène au contact d'oxydes d'azote et d'hydrocarbures, en présence de rayonnement ultra-violet solaire et d'une température élevée. C’est l'ozone, avec d'autres polluants photochimiques, qui constitue le smog, ce nuage brunâtre qui stagne parfois au-dessus des grandes villes comme Paris.
Doit-on s’inquiéter ?
Malgré les risques à moyen et long terme, il faut relativiser. L’Agence régionale de Santé d’Ile-de-France précise que les données de ces derniers jours "ne montrent pas pour l’instant d’impact sanitaire particulier avec l’épisode de pollution".
Que faire pour réduire la pollution en ville ?
Comment nous l’avons vu, l’amélioration de la qualité de l’air que nous respirons peut réduire considérablement le nombre de personnes souffrant de maladies respiratoires et cardio-vasculaires. La mise en œuvre de politiques et de réglementations visant à contrôler les émissions de polluants atmosphériques peut améliorer la qualité de l’air et ainsi réduire la charge de morbidité et améliorer la santé. C’est l’objectif des mesures prises, par exemple la circulation alternée, et de la politique de sensibilisation au covoiturage, à l’utilisation des transports publics etc.
Comment éviter l’exposition des enfants à la pollution ?
Pour les nourrissons comme pour les personnes âgées, il est recommandé d’éviter au maximum de sortir lors des épisodes de pollution. Si vous n’avez pas le choix, privilégiez les moments creux de circulation et évitez les moments de la journée où il y a le plus de pollution, c'est-à-dire le début et la fin de journée. Eloignez-vous au maximum des zones de trafic, des grands axes et gardez une certaine distance par rapport aux voitures.