Sortir de l’Euro coûterait (très) cher à la France

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Par Jean-Baptiste Giraud Modifié le 14 février 2017 à 9h00
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45 MILLIARDS €Les intérêts de la dette française coûtent 45 milliards d'euros par an à l'Etat.

A moins de 80 jours du premier tour de la présidentielle, le gouverneur de la Banque de France, Françoios Villeroy de Galhau, entre en campagne. Il vient d’expliquer que l’abandon de l’Euro, proposition que Marine le Pen voudrait soumettre aux Français par référendum, coûterait 30 milliards d’euros à la France, par an.

Quel est le calcul fait par la Banque de France ?

Pour arriver à ce chiffre qui parait faramineux, comparé aux 70 milliards d’euros de déficit budgétaire annuel, le gouverneur de la Banque de France prétend que c’est ce que cela nous coûterait en plus pour continuer à emprunter, car le retour au franc obligerait la France à emprunter à des taux très élevés..

Seulement voila : les intérêts de la dette française coûtent aujourd’hui 45 milliards d’euros par an à l’Etat. Ces intérêts-là, ne bougeraient pas d’un iota ; ce sont les intérêts de la dette future, émise en francs, qui flamberaient si l’on suit le raisonnement de François Villeroy de Galhau.

Pour que les intérêts de la nouvelle dette coûtent 30 milliards d’euros par an, il faudrait que les taux exigés de la France soient très supérieurs à ce qui a été réclamé à la Grèce au pire moment de la crise. On parle de taux de plus de 10 %. Or, qu’on le veuille ou non, la situation économique et financière de la France n’a strictement rien à voir avec la situation de la Grèce hier, et encore aujourd’hui : quand la Grèce empruntait à plus de 10 % son déficit budgétaire dépassait 13 % ! et sa dette représentait plus de 2 fois son PIB.

Une analyse vivement critiquée

Plusieurs économistes sont montés au créneau pour contester le calcul du gouverneur de la Banque de France, c’est assez inédit, car ils soutiennent qu’il est impossible de préjuger des taux d’intérêt que la France devrait accepter de payer si elle retournait au franc.

Cette incantation, 30 milliards, 30 milliards, ressemble à s’y méprendre aux menaces de catastrophe économique annoncée si le Royaume-Uni votait, là aussi, par référendum, la sortie de l’Union Européenne. Résultat des courses, le Royaume-Uni est en tête des pays membres du G7 en ce qui concerne la croissance, affichant 2 %.

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Jean-Baptiste Giraud est le fondateur et directeur de la rédaction d'Economie Matin.  Jean-Baptiste Giraud a commencé sa carrière comme journaliste reporter à Radio France, puis a passé neuf ans à BFM comme reporter, matinalier, chroniqueur et intervieweur. En parallèle, il était également journaliste pour TF1, où il réalisait des reportages et des programmes courts diffusés en prime-time.  En 2004, il fonde Economie Matin, qui devient le premier hebdomadaire économique français. Celui-ci atteint une diffusion de 600.000 exemplaires (OJD) en juin 2006. Un fonds economique espagnol prendra le contrôle de l'hebdomadaire en 2007. Après avoir créé dans la foulée plusieurs entreprises (Versailles Events, Versailles+, Les Editions Digitales), Jean-Baptiste Giraud a participé en 2010/2011 au lancement du pure player Atlantico, dont il est resté rédacteur en chef pendant un an. En 2012, soliicité par un investisseur pour créer un pure-player économique,  il décide de relancer EconomieMatin sur Internet  avec les investisseurs historiques du premier tour de Economie Matin, version papier.  Éditorialiste économique sur Sud Radio de 2016 à 2018, Il a également présenté le « Mag de l’Eco » sur RTL de 2016 à 2019, et « Questions au saut du lit » toujours sur RTL, jusqu’en septembre 2021.  Jean-Baptiste Giraud est également l'auteur de nombreux ouvrages, dont « Dernière crise avant l’Apocalypse », paru chez Ring en 2021, mais aussi de "Combien ça coute, combien ça rapporte" (Eyrolles), "Les grands esprits ont toujours tort", "Pourquoi les rayures ont-elles des zèbres", "Pourquoi les bois ont-ils des cerfs", "Histoires bêtes" (Editions du Moment) ou encore du " Guide des bécébranchés" (L'Archipel).

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