« Merci pour ce moment » (Trierweiler) déjà n°1, 200.000 exemplaires en place !

Photo Jean Baptiste Giraud
Par Jean-Baptiste Giraud Modifié le 4 septembre 2014 à 7h16

Dans le monde de l'édition, on parle de mise en place pour désigner le nombre d'exemplaires d'un livre envoyés chez les libraires le jour de sa sortie. Avec 200 000 exemplaires imprimés - dont une partie tout de même reste en stock chez le diffuseur, pour assurer le réassort des libraires en rupture - la mise en place de "Merci pour ce moment" par l'éditeur "Les Arènes" atteint le sommet de ce qui se fait dans le métier. Plus, cela n'existe pas car à ces niveaux de tirage, il suffit de décider de réimprimer avant l'épuisement du stock.

Et pourtant, le stock d'Amazon, qui avait commencé la prévente dès ce mercredi, est déja épuisé, alors même qu'Amazon est dans ce genre de situation "grassement servi", entendez que son stock devait largement dépasser les 5000 exemplaires... "Merci pour ce moment" est numéro 1 des ventes sur Amazon, loin devant les best-sellers de la rentrée, et les prochains envois seront honorés le... 6 septembre. Ceux qui ont commandé le livre en premier, dès l'annonce de sa sortie, mardi après-midi (à un moment où le livre n'était pas encore proposé à la vente en ligne sur Amazon), le recevront donc ce jeudi matin. Mais chose amusante, plusieurs ont déjà commenté le livre sur Amazon.fr, comme s'ils l'avaient déjà lu ! En fait, non : les commentaires des acheteurs du livre servent de défouloir ! Florilège :

"J'ai vraiment hâte de lire son livre et nous faire découvrir d'autres facettes du président François Hollande. Elle a du courage d'affronter les médias et quoiqu'en dise il faut assumer pour étaler ses mauvais souvenirs dans un livre qui sera sûrement cité et repris de nombreuses fois. La vérité et les sentiments d'une femme, voilà ce qu'on attend. Mais chacun de nous a en réalité envie aussi de savoir les réactions de François Hollande et de son vrai visage hors hypocrisie et faux sourires".

"Merci pour votre courage ...je suis sans dents malgré plus de 5000€ d'impôts que me réclame votre ex mais voila je suis debout et vous félicite."

"Même si c'est une bouse monumentale, il y aura bien quelques bons morceaux. Et si ça permet de virer le nouveau nabot de l'Elysee, ce ne sera pas perdu."

"Merci Mme TRIERWEILER de témoigner pour ouvrir les yeux à tous les français, et même à tous les européens.... Je m'empresse de me procurer cet ouvrage pour déguster la vérité sur le vrai personnage qu'est notre président. Les sans-dents ne lui pardonneront pas !!!!!!!!!!! quelle honte de traiter ainsi les gens !!!! Encore merci Madame d'avoir bien voulu nous éclairer définitivement."

Autant dire que le succès de l'ouvrage de Valérie Trierweiler semble déjà assuré, et devrait être une excellente affaire pour l'ancienne compagne de François Hollande et son éditeur. Il est fort probable en effet que les 200 000 exemplaires trouvent preneurs, et même qu'il faudra en réimprimer derrière, si l'on se base simplement sur le taux de popularité - ou plutôt d'impopularité - du président de la République. Cela offre sur un plateau des dizaines de millions d'acheteurs à la femme bafouée, dont la vengeance sera très lucrative, jugez plutôt : un contrat de droit d'auteur classique accorde en général 10 % à l'auteur sur les... 1000 premiers exemplaires vendus, puis 12 % à partir de 2000 ou 3000, puis 14 % à partir de 5000. C'est un exemple, mais cela montre la progressivité des "gains". Mais pour les auteurs à succès, comme Marc Levy ou Guillaume Musso, ou encore pour un auteur dont on sent que l'ouvrage peut cartonner, les éditeurs se montrent plus généreux. Ils prennent de plus gros risques aussi. Il n'est pas rare qu'un contrat démarre directement à 14 ou 15 %, et puisse grimper jusqu'à 17, 18 % voire plus.

Dans le cas de Valérie Trierweiler, faisons une estimation de ses gains au taux déjà faramineux - dont bien des auteurs réveraient - de 15 %. Sur un ouvrage vendu 20 euros dans le public (TTC, à 5,5 % soit 18,90 HT), Elle toûchera donc 2,83 euros, puisque les droits portent sur le HT, auxquels il faut soustraire un peu plus de 10 % de charges versées à l'AGESSA, la Sécurité Sociale des auteurs )que peut connaissent et savent et surtout peuvent utiliser, faute d'avoir assez cotisé !). Restent dans sa poche 2,55 euros. Vous connaissez la suite : si les 200 000 exemplaires imprimés par l'éditeur, à quelques milliers près, se vendent, Valérie Trierweiller touchera plus d'un demi million d'euros pour avoir raconté aux Français sa vie de couple avec François Hollande. Si toutes les psychanalyses étaient aussi lucratives, il sortirait cent livre par jours de femmes trompées ! Vendre plus que 200 000 exemplaires, une utopie ? Dans un tout autre registre, même si elle racontait aussi son "histoire", Simone Veil a vendu près de 700 000 exemplaires de sa biographie "une Vie". Le premier tome des mémoires de Jacques Chirac "Chaque pas doit être un but" avait lui dépassé les 300 000 exemplaires. Certes, Valérie Trierweiler n'a pas le poids ni l'envergure politique de ces deux mastodontes, mais on peut raisonnablement penser que les lecteurs cherchaient dans ses ouvrages, comme ils chercheront dans le sien, des secrets, des révélations... A 300 000 exemplaires vendus, même si son contrat ne prévoyait pas d'augmentation de ses droits par seuil (ce dont on peut douter), elle pourrait bien toucher 3 euros (nets) par livre. Valérie Trierweiler sera alors fort proche d'être millionnaire en euros...

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Frederic Legrand / Shutterstock.com

Photo Jean Baptiste Giraud

Jean-Baptiste Giraud est le fondateur et directeur de la rédaction d'Economie Matin.  Jean-Baptiste Giraud a commencé sa carrière comme journaliste reporter à Radio France, puis a passé neuf ans à BFM comme reporter, matinalier, chroniqueur et intervieweur. En parallèle, il était également journaliste pour TF1, où il réalisait des reportages et des programmes courts diffusés en prime-time.  En 2004, il fonde Economie Matin, qui devient le premier hebdomadaire économique français. Celui-ci atteint une diffusion de 600.000 exemplaires (OJD) en juin 2006. Un fonds economique espagnol prendra le contrôle de l'hebdomadaire en 2007. Après avoir créé dans la foulée plusieurs entreprises (Versailles Events, Versailles+, Les Editions Digitales), Jean-Baptiste Giraud a participé en 2010/2011 au lancement du pure player Atlantico, dont il est resté rédacteur en chef pendant un an. En 2012, soliicité par un investisseur pour créer un pure-player économique,  il décide de relancer EconomieMatin sur Internet  avec les investisseurs historiques du premier tour de Economie Matin, version papier.  Éditorialiste économique sur Sud Radio de 2016 à 2018, Il a également présenté le « Mag de l’Eco » sur RTL de 2016 à 2019, et « Questions au saut du lit » toujours sur RTL, jusqu’en septembre 2021.  Jean-Baptiste Giraud est également l'auteur de nombreux ouvrages, dont « Dernière crise avant l’Apocalypse », paru chez Ring en 2021, mais aussi de "Combien ça coute, combien ça rapporte" (Eyrolles), "Les grands esprits ont toujours tort", "Pourquoi les rayures ont-elles des zèbres", "Pourquoi les bois ont-ils des cerfs", "Histoires bêtes" (Editions du Moment) ou encore du " Guide des bécébranchés" (L'Archipel).

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