Volkswagen : la Commission européenne savait depuis 2013

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Par Aurélien Delacroix Modifié le 26 octobre 2015 à 18h41
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16 MILLIARDSVolkswagen pourrait payer jusqu'à 16 milliards de dollars aux autorités américaines pour éponger le scandale.

Le scandale des moteurs truqués de Volkswagen pour que les véhicules équipés puissent passer sans encombres les tests anti-pollution n'a pas fini de faire sentir ses effets collatéraux. Cette fois, c'est la Commission européenne, rien de moins, qui est dans le collimateur.

L'affaire fait l'effet d'une bombe. Le quotidien Financial Times dévoile en effet que la Commission européenne était au courant des pratiques litigieuses de Volkswagen… dès 2013, deux ans avant que le dossier n'explose !

Accablant

Le commissaire européen à l'environnement de l'époque, Janez Potocnik, en possession de documents accablants, a fait savoir à l'ensemble de ses pairs que des constructeurs automobiles avaient mis au point des techniques de triche afin de fausser les tests anti-pollution.

Potocnik expliquait dans une lettre envoyé à son homologue en charge de la politique industrielle, Antonio Tajani, nourrir des doutes concernant les performances de certains moteurs. Celles-ci seraient « ajustées » pour franchir sans encombres les tests, « en dépit d'une spectaculaire augmentation des émissions en dehors de ce contexte ». Or, c'est exactement ce qui c'est passé pour Volkswagen, qui a conçu un logiciel modulant (et abaissant) les émissions selon le test subi par le véhicule.

Crise de l'euro

Le constructeur automobile a admis que ce logiciel a été installé dans 11 millions de ses voitures, qui devront être rappelées pour une mise aux normes (un peu moins d'un million pour la France). À l'époque, Antonio Tajani et Janez Potocnik répondent à Ida Auken, ministre danoise à l'Environnement, que l'adaptation des moteurs diesel aux tests représenterait un investissement conséquent pour les entreprises.

Ida Auken, devenue Première ministre du Danemark, donne cette explication au FT : l'Europe subissant alors de plein fouet la crise de l'Euro, il était difficile pour la Commission d'ajouter encore des difficultés sur le dos des constructeurs automobiles. Avec le résultat que l'on sait aujourd'hui.

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De formation économiste, Aurélien s'est spécialisé dans le domaine de la technologie, plus particulièrement dans l'émergence de l'intelligence artificielle et ses implications sociétales.

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