Précarité alimentaire : 1 Français sur 2 contraint de se priver

La précarité alimentaire, en forte hausse depuis 2022, touche une part croissante de la population française. L’inflation alimentaire, les fragilités sociales et le contexte sanitaire lié au Covid-19 sont des facteurs déterminants de cette évolution préoccupante, apprend-on d’une étude du Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Crédoc).

Anton Kunin
Par Anton Kunin Modifié le 22 mai 2023 à 12h47
Precarite Alimentaire
24%La précarité alimentaire touche surtout les moins de 40 ans: selon le Crédoc, ils représentent 24% des personnes qui ne mangent pas à leur faim.

45% des Français ne parviennent pas à se procurer les aliments de leur choix

Depuis trois ans, la précarité alimentaire frappe la France avec une intensité renouvelée. Alors qu'elle n'avait progressé que de 3 points entre 2016 et 2022, entre juillet et novembre 2022 elle a bondi de 4 points supplémentaires en seulement cinq mois, touchant 16% des Français. Cette situation de détresse, souvent due à un manque de moyens financiers, a été amplifiée par l'inflation sur les produits alimentaires, nous apprend le Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie (Crédoc).

Et ce n’est pas uniquement le fait de manger ou non - c’est aussi la qualité de l'alimentation qui est en jeu. En effet, près de la moitié des Français (45%) affirment avoir de quoi manger, mais ne parviennent pas à se procurer les aliments de leur choix. Si l’on compare cette situation à celle observée en 2016, le nombre de personnes déclarant pouvoir consommer tous les aliments qu'elles souhaitent s’est réduit considérablement : ils sont un tiers aujourd'hui contre la moitié il y a sept ans.

Les produits à bas prix ont vu leurs prix augmenter le plus fortement

Ce phénomène de précarisation est très récent, il est dû à la forte inflation que nous vivons depuis la rentrée 2021. En effet, avant 2021, alors que l'inflation était faible (moins de 2% selon l'INSEE), la précarité alimentaire était relativement stable. Cependant, à partir de décembre 2021, les prix de l'alimentation ont connu une hausse abrupte. En janvier 2023, l'inflation était de 6% pour l'ensemble des produits et services, et de 15% pour les produits alimentaires.

De plus, l'inflation n'a pas touché de la même manière tous les types d'aliments. Les produits à bas prix ont vu leurs coûts augmenter davantage que les marques nationales, impactant fortement le budget des ménages les plus modestes. Les dépenses alimentaires étant plus flexibles que d'autres charges fixes (loyer, abonnements, cantines scolaires, etc.), il est fort probable que les Français aient dû réduire leur budget alimentaire face à l'augmentation des coûts de certaines dépenses incompressibles.

Anton Kunin

Après son Master de journalisme, Anton Kunin a rejoint l'équipe d'ÉconomieMatin, où il écrit sur des sujets liés à la consommation, la banque, l'immobilier, l'e-commerce et les transports.

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1 commentaire on «Précarité alimentaire : 1 Français sur 2 contraint de se priver»

  • Au delà même de la précarité, il s’agit d’un choix de bien manger ou de manger à base de produits de première nécessité… Ce choix touche tout le monde en fait… Et donc, cette « précarité alimentaire » est le résultat d’un choix et pas forcément lié à la précarité au sens de « pauvreté ». J’ai vu des supermarchés vidés de leurs rayons de pâte quand tout le reste était plein…

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