La Cour des comptes vient de publier un nouveau rapport alarmant concernant le déficit de la Sécurité sociale. En 2024, il est estimé à 15,3 milliards d’euros. Un gouffre abyssal et un potentiel défaut de paiement dans les prochaines années.
Sécurité sociale : déficit hors de contrôle, bientôt la banqueroute ?
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Published on 30 mai 2025 8h30
15.3 milliards d'eurosLe déficit de la sécurité sociale est désormais hors de contrôle selon la Cour des Comptes.
La Sécurité sociale toujours plus endettée
La Sécurité sociale française se trouve à un tournant critique. Son équilibre financier, déjà fragilisé, menace de basculer dans une crise sans précédent. La Cour des comptes ne mâche pas ses mots : la trajectoire des comptes sociaux est désormais « hors de contrôle ». Entre un déficit qui s’amplifie et une dette qui atteint ses limites, le système est au bord du gouffre.
Le constat est sans appel. En 2024, la Sécurité sociale enregistre un déficit record de 15,3 milliards d’euros, soit une augmentation spectaculaire par rapport aux années précédentes. Cette tendance se confirme pour 2025, avec un déficit estimé à 22,1 milliards d’euros, et pourrait atteindre 24,1 milliards en 2028. C’est la branche maladie qui porte le fardeau principal, générant un trou de 13,8 milliards d’euros en 2024, d’après le rapport.
La Cour des comptes explique cette dérive par un déséquilibre chronique entre recettes et dépenses, aggravé par une progression des dépenses de santé qui échappe à tout contrôle. Pierre Moscovici, président de la Cour, souligne : « La situation financière de la Sécurité sociale est très préoccupante. Si aucune mesure vigoureuse n’est prise, la capacité de financement sera mise en danger dès 2027. » Cette phrase résonne comme un avertissement clair sur la menace imminente d’un défaut de paiement.
Une situation catastrophique mais des solutions existent
Au-delà du constat, la Cour des comptes propose plusieurs pistes pour remettre le système sur les rails. Il s’agit d’abord de maîtriser plus strictement les dépenses, notamment dans les secteurs les plus coûteux comme les services pharmaceutiques, dont la rentabilité est mise à mal par des évolutions économiques et réglementaires.
Le rapport insiste aussi sur l’importance de renforcer la lutte contre la fraude et d’améliorer la gestion du personnel hospitalier et paramédical. Par ailleurs, la Sécurité sociale doit repenser certains dispositifs sociaux, comme le recouvrement des pensions alimentaires ou le régime spécifique des artistes-auteurs, afin de réduire les pertes et d’optimiser les ressources. En plus du budget 2025, le gouvernement va devoir se creuser les méninges sur celui de la Sécurité sociale pour réduire le déficit.