Alors que la France prévoit d’augmenter significativement son budget de la Défense, le Premier ministre François Bayrou est chargé de trouver 40 milliards d’euros d’économies. Entre réformes sociales, réduction des dépenses publiques et arbitrages politiques, la tâche s’annonce complexe et potentiellement douloureuse pour les Français.
Budget de la Défense : François Bayrou dans l’impasse pour trouver 40 milliards d’euros

Un effort budgétaire inédit pour renforcer l’Armée française
La France s’apprête à franchir un cap historique en matière de Défense. D’ici 2027, le budget militaire devrait quasiment doubler, passant de 32 à 64 milliards d’euros. Une hausse que le président Emmanuel Macron juge essentielle face à un contexte international tendu, entre guerre en Ukraine, incertitudes aux États-Unis et menaces hybrides.
Pour financer cet effort sans creuser la dette, François Bayrou doit trouver 40 milliards d’euros d’économies, un montant colossal. À cela s’ajoute une rallonge de 3,5 milliards dès 2026, exclusivement pour la Défense. Ce choix place le ministère des Armées à l’abri des coupes, contrairement à d’autres secteurs qui pourraient être mis à contribution.
Des pistes d’économies qui suscitent l’inquiétude
Pour atteindre cet objectif, plusieurs scénarios sont envisagés. La désindexation des pensions de retraite sur l’inflation pourrait représenter plusieurs milliards d’euros, mais au prix d’un mécontentement social. Autre piste : une “année blanche” gelant temporairement certaines prestations sociales. Enfin, le non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux est également sur la table.
Ces mesures, si elles sont retenues, risquent de peser sur le quotidien des Français. Les services publics, déjà fragilisés, pourraient en faire les frais. Des voix s’élèvent, notamment à gauche, pour dénoncer une politique qui privilégie la Défense au détriment de l’éducation, de la santé ou de l’écologie. Le débat est vif au Parlement où l’exécutif ne dispose pas d’une majorité solide.
Un arbitrage politique à haut risque pour François Bayrou
La mission confiée au Premier ministre est périlleuse. Il doit convaincre des députés divisés tout en évitant une crise sociale majeure. L’échec pourrait se traduire par un rejet du budget à l’automne et, à terme, une dissolution de l’Assemblée nationale. Le Service militaire, bien qu’au centre des débats, n’est pas concerné par les économies, mais illustre la volonté d’un investissement accru dans la sécurité nationale.
Certains députés de la majorité rappellent que les dépenses militaires stimulent l’économie par la création d’emplois et l’innovation technologique. À l’inverse, l’opposition souligne que les aides publiques aux entreprises, évaluées à plus de 200 milliards d’euros en 2023, pourraient être revues pour financer la Défense sans amputer les prestations sociales. Pour l’instant, cette option semble écartée. Affaire à suivre.
