Le 9 août 2025, Tesla a confirmé avoir dissous l’équipe en charge de Dojo, son supercalculateur maison destiné à optimiser l’entraînement des systèmes de conduite autonome. Présenté depuis 2021 par Elon Musk comme un pilier stratégique de l’intelligence artificielle appliquée à l’automobile, Dojo visait à analyser d’immenses volumes de données vidéo collectées par la flotte de la marque. Après des années de développement et de communication autour de ce programme, l’entreprise met aujourd’hui un terme à cette initiative.
Dojo : un projet vitrine pour Tesla
Lorsqu’Elon Musk dévoile Dojo en 2021, il met en avant un supercalculateur conçu en interne pour entraîner plus efficacement les modèles d’IA de Tesla. L’objectif est clair : traiter des millions d’heures de vidéos issues des caméras embarquées et ainsi perfectionner les systèmes Autopilot et Full Self-Driving (FSD). Selon Les Numériques, le dirigeant a maintenu pendant plusieurs années que Dojo représentait un levier central pour atteindre la conduite entièrement autonome.
Les raisons d’un abandon inattendu
L’arrêt du projet survient dans un contexte de réorganisation interne. Selon L’Echo, la dissolution de l’équipe s’inscrit dans un plan plus large d’ajustement des ressources. Tesla n’a pas communiqué publiquement de raisons techniques détaillées, mais l’entreprise continue d’exploiter des infrastructures de calcul externes pour ses développements en IA, comme elle le faisait déjà en parallèle de Dojo.
Une fuite de talents stratégiques
La réorganisation intervient alors qu’une vingtaine d’anciens membres de Tesla ont quitté l’entreprise pour créer DensityAI, une start-up spécialisée dans l’intelligence artificielle et considérée comme un concurrent direct de xAI, la société d’Elon Musk. Les Numériques précise que cette nouvelle structure a été fondée par Ganesh Venkataramanan, ex-responsable de Dojo, ainsi que par Bill Cheng et Ben Floering, tous deux anciens ingénieurs de Tesla.
Conséquences pour la stratégie de conduite autonome
La disparition de Dojo ne signifie pas la fin des ambitions de Tesla dans la conduite autonome, mais elle marque un tournant. Le constructeur va devoir s’appuyer sur des solutions de calcul déjà disponibles sur le marché, potentiellement auprès de fournisseurs comme Nvidia ou via des plateformes cloud spécialisées, pour continuer à entraîner ses algorithmes FSD. Cette décision pourrait aussi retarder certaines étapes vers la conduite totalement automatisée, objectif maintes fois annoncé par Elon Musk mais encore loin d’être atteint.